Trois millions pour aider les écoles et les universités à mesurer partout le CO2
Le supérieur et la promotion sociale doivent aussi placer des détecteurs de CO2, comme l’enseignement obligatoire.
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Publié le 19-11-2021 à 08h11 - Mis à jour le 19-11-2021 à 08h57
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Souvent, les annonces d'un Codeco entraînent plus de questions que de réponses. Ce fut encore le cas jeudi matin, à propos de l'installation obligatoire de détecteurs de CO2 "dans tous les locaux des écoles et des entreprises où se rassemblent un grand nombre de personnes" (dit le communiqué du gouvernement). Dans quelles écoles ? Tout l'enseignement est-il concerné ? Faut-il un appareil dans chaque pièce ? Quand ? Qui va payer ? Dans la matinée, les pouvoirs organisateurs multipliaient les interrogations.
Personne ne conteste l'utilité de l'appareil. Pas mal d'écoles n'ont d'ailleurs pas attendu la décision de mercredi pour agir à ce niveau. "Prendre la mesure des taux de CO2 dans les locaux peut avoir du sens, estime-t-on au Segec (le Secrétariat général de l'enseignement catholique). Pour autant, nous ne sommes pas convaincus de la pertinence de tels dispositifs en permanence dans toutes les classes. On pourrait faire circuler quelques appareils d'une classe à l'autre afin de voir si la politique de ventilation qui y est appliquée est performante." C'est d'ailleurs ce que font les écoles qui se sont déjà équipées.
Au Cpeons (l'enseignement secondaire des communes et des provinces), Sébastien Schetgen évoque l'aspect rassurant de la procédure. "Le détecteur a parfois permis d'apaiser les craintes du personnel en vérifiant avec certitude qu'un local est bien ventilé. On a vu que le taux de CO2 augmente parfois moins vite qu'on ne l'aurait cru…" Les deux interlocuteurs évoquent aussi le côté pédagogique du système qui permet de distinguer les bons comportements des autres en matière de qualité de l'air. "En cas de problème, on peut jouer sur d'autres éléments que l'ouverture des fenêtres, rapporte par exemple Sébastien Schetgen, comme le nombre de personnes présentes ou la durée des cours."
Personne ne dispose d'un état des lieux de l'équipement actuel des établissements. "Plusieurs de nos écoles sont déjà dotés de détecteurs, mais pas la majorité", nous répond-on chez WBE (les écoles organisées par la Fédération Wallonie-Bruxelles). Néanmoins, sans avoir besoin d'évaluer ce qui manque de façon précise, tout le monde s'inquiète de savoir qui paiera la facture, surtout si chaque local doit être équipé. Il faut compter, en fonction des modèles, entre quelques dizaines et une centaine d'euros/pièce.
Des préoccupations subsistent
En début d'après-midi, le gouvernement a donné une première réponse à ce stress, en annonçant une enveloppe de trois millions d'euros pour soutenir l'ensemble du secteur dans ces achats. "Cette première enveloppe doit couvrir l'achat de 60 000 détecteurs", précise-t-on au cabinet de Frédéric Daerden (PS), à la fois ministre du Budget et des Bâtiments scolaires. "Les achats de détecteurs effectués depuis la rentrée pourront également entrer en ligne de compte. Les modalités d'attribution seront précisées sous peu." À ce stade, on sait qu'il s'agira d'une aide forfaitaire. Tous les niveaux d'enseignement sont concernés.
D’autres préoccupations subsistent. La première concerne le timing. Les nouvelles consignes entrent en vigueur ce samedi 20 novembre. Il est évident pour tout le monde qu’il sera impossible d’équiper toutes les écoles, hautes écoles, universités et classes de promotion sociale d’ici là.
L’idée est de faire en sorte d’aller le plus vite possible. Mais beaucoup s’interrogent déjà sur la disponibilité du matériel, même si certains pouvoirs organisateurs avaient pris les devants. Risque-t-on la rupture de stock vu l’explosion de la demande ?
Enfin, l'état des bâtiments scolaires revient une fois encore sur la table. "Avant d'investir pour vérifier la qualité de l'air, ne faudrait-il pas d'urgence faire en sorte que les fenêtres puissent être ouvertes dans chaque local ?", interroge cet acteur du secteur, un peu embêté vu que des consignes strictes de ventilation doivent déjà être respectées depuis l'année passée.