"La situation devient critique pour la bonne organisation des écoles fondamentales"

Il y a de plus en plus d’absents dans les classes, tant chez les élèves que chez les enseignants, en particulier dans l’enseignement maternel et en primaire. Le baromètre des écoles du réseau libre daté du 30 novembre montre une nette augmentation des absences dans le fondamental en une semaine. On est passé de 10 à 14% des enseignants et de 10 à 16% des élèves manquants.

Un tel emballement n’est pas constaté en secondaire, où on compte toutefois près de 10% d’élèves et de professeurs absents cette semaine (pour respectivement 8 et 9% la semaine passée).

Deux précautions s’imposent avant d’interpréter ces chiffres. Il faut rappeler que les règles sanitaires ont été durcies puisque les classes doivent maintenant être fermées à partir de trois cas Covid (et non plus 25% d'élèves infectés). En outre, la pandémie n’est pas responsable de chaque absence et un absent ne signifie pas non plus forcément un malade.

Pire qu'en mars dernier

Cela étant, les taux d'absentéisme des enseignants comme des élèves dépassent désormais les maxima atteints le 22 mars dernier, à la veille des vacances de Pâques 2021 qui avaient été anticipées d'une semaine pour des raisons sanitaires. "La situation s'approche aujourd'hui d'un point que l'on peut considérer comme critique pour la bonne organisation des écoles fondamentales", estime le directeur général du Segec, Etienne Michel. "Au 30/11, 281 classes étaient fermées dans l'enseignement catholique, contre 80 classes la semaine précédente. Le maximum de 372 classes fermées avait été enregistré le 23 mars dernier."

Interrogée à ce sujet sur Bel RTL, la ministre de tutelle, Caroline Désir (PS), rapportait pour sa part environ 350 classes fermées, la veille, sur un total de 45.000. "Cela augmente", a-t-elle aussi constaté, "mais cela reste marginal." A noter que ses données sont probablement incomplètes en comparaison des 281 classes fermées rien qu'au Segec, qui scolarise environ la moitié des élèves.

En tout cas, l'asymétrie des évolutions entre le fondamental et le secondaire se confirme. "Dans le secondaire, les taux d'absentéisme des enseignants (9.7%) et des élèves (9.9%) sont beaucoup plus contenus qu'au fondamental et ils évoluent à un rythme beaucoup plus lent", constate-t-il encore.

Si on observe la situation sur plusieurs semaines, on voit que, dans le fondamental, les absences ont plus que doublé en trois semaines. Le 12 novembre dernier, on ne dépassait pas 7% de chaises vides à ce niveau, tant chez les adultes que chez les enfants.