Face à la hausse des prix de l'énergie, toutes les résidences étudiantes ne sont pas logées à la même enseigne
Publié le 20-04-2022 à 09h57 - Mis à jour le 20-04-2022 à 13h57
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Les kots peuvent être gérés directement par les universités, par une société privée ou directement par un particulier. Et cela peut faire une différence notable, car le montant des loyers n’inclut généralement pas les charges dans le cas des logements mis sur le marché locatif privé - et au contraire de ceux gérés par les universités.
Chez Wilgimmo, une agence immobilière qui propose trois résidences étudiantes dans la capitale et quatorze à Louvain, l'inflation est répercutée dans les tarifs mais les responsables essaient tout de même de limiter les dégâts. "Nous n'avons pas appliqué l'index total", explique Johnny Giddelo, responsable commercial de l'agence. "Nous avons augmenté les loyers de 10 à 15 euros au lieu de 20 à 25 euros." Les charges comprennent notamment le gaz et l'électricité et sont par conséquent les premières touchées par l'inflation. "Nous observons actuellement une hausse de 20 à 25 pour cents annuels pour les charges", précise le responsable.
Des panneaux solaires
Face à la situation, l'agence essaie tant bien que mal de venir en aide aux étudiants pour tenter de faire baisser les tarifs en hausse constante. "Nous avons pris contact avec une entreprise de panneaux solaires. Nous pouvons espérer revenir à sept cents euros par an pour les charges au lieu de mille", explique encore le responsable commercial.
Dans une autre résidence étudiante, à Liège, le constat est amer. En temps normal, cet établissement demande 65 euros par mois pour les charges pour l'électricité et la connexion internet. Un montant actuellement en hausse de 35 euros par mois. Les loyers, eux, augmentent également et au total, les étudiants doivent débourser, entre 60 et 70 euros de plus chaque mois. "Pour le moment, nous ne pouvons rien faire à part demander une aide financière à la Ville. Mais cette dernière nous donne surtout des colis alimentaires", explique, désemparé, Carl Mélon, le manager de la résidence.
Les logements universitaires ne connaissent pas la crise
La réalité est différente dans les résidences universitaires. À l'UCLouvain, l'impact immédiat sera, selon les autorités, quasi inexistant pour les étudiants qui logent dans les résidences universitaires. Les loyers, compris entre 250 et 300 euros charges comprises, sont fixés à chaque début d'année académique. "La hausse du prix de l'énergie n'a pas d'impact direct sur les étudiants grâce à notre prévisibilité", affirme Isabelle de Coster, attachée de presse de l'UCLouvain. Ce système de loyer fixé à l'année est mis en place pour protéger les étudiants koteurs des soubresauts brutaux de l'économie.
À l'UMons, où le système est similaire, on ne cache toutefois pas une pointe d'inquiétude. "Pour l'instant, la hausse des prix n'a aucune incidence sur le loyer des logements étudiants, mais cette inflation ne peut pas durer trop longtemps", précise Joëlle Tilmant, directrice des Affaires étudiantes. Les loyers de l'université montoise sont également fixés une fois par an. "Nous augmentons les loyers en fonction de l'index", explique Joëlle Tilmant. "On discute toujours des prix avec les étudiants au Conseil des affaires sociales", ajoute-t-elle.
Pour les logements dépendant de l’université montoise, les loyers oscillent actuellement entre 180 et 380 euros et devraient être assez semblables l’année prochaine. L’université propose également différentes aides pour les étudiants dans le besoin. Aussi bien des aides au logement, où le service social prend en charge une majeure partie du loyer des étudiants qui ont du mal à joindre les deux bouts.