La ligue des droits de l'enfant veut une inclusion pour tous les élèves: "Les enfants en situation de handicap sont particulièrement vulnérables"
La Ligue des droits de l’enfant revendique l’inclusion pour tous les élèves, à l’occasion de la journée internationale des droits des personnes handicapées de ce samedi.
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Publié le 02-12-2022 à 17h25 - Mis à jour le 02-12-2022 à 17h35
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“Les enfants en situation de handicap sont particulièrement vulnérables, surtout dans notre système scolaire”, a tenu à dénoncer vendredi la Ligue des droits de l’enfant. À l’occasion de la journée internationale des droits des personnes handicapées célébrée ce samedi, elle a présenté un gros Mémorandum, pour jeter les bases d’une “école véritablement inclusive” qui accueillerait tous les enfants, sans aucune discrimination.
L’objectif d’une école inclusive est d’assurer le plein développement du potentiel de chacun, quelles que soient ses différences. Comment y parvenir ? Le premier axe d’action suggéré par la Ligue est législatif.
“Il s’agit de rendre contraignant l’article 22 de la Constitution qui prévoit que chaque personne en situation de handicap a droit à une pleine inclusion dans la société”, mentionne Jean-Pierre Coenen, son président. Tout refus d’inscription par une école se verrait dès lors automatiquement proscrit.
Question organisation, les signataires du Mémorandum défendent l’idée de fusionner les classes de l’enseignement spécialisé avec celles de l’ordinaire. Ils comptent sur l’expertise des enseignants du spécialisé qui interviendraient en co-enseignement avec leurs confrères de l’ordinaire, trop peu formés aux besoins spécifiques. D’où une autre demande visant à améliorer la formation initiale et continue de ces derniers.
Toute évaluation externe standardisée perd son sens
Un gros chapitre concerne les évaluations. “Les évaluations externes certificatives sont contraires à l’école inclusive”, affirme la Ligue des droits de l’enfant qui préconise la certification par compétence et l’évaluation formative (pour voir où l’élève en est). “Dans une école inclusive, les référentiels ne tiennent pas compte des années scolaires : les apprentissages peuvent être étalés, le cas échéant, ou accélérés.” Les critères de réussite sont adaptés à chacun. Toute évaluation externe standardisée perd par conséquent son sens.
La différenciation des apprentissages est au centre du dispositif. À son service : les moyens récupérés dans la fusion du spécialisé avec l’ordinaire. Cette différentiation consiste à “permettre aux élèves d’apprendre simultanément des contenus différenciés sur des supports adaptés”. On parle donc à la fois de différenciation des contenus, des compétences et des objectifs.
Concernant les méthodes, le Mémorandum recommande l’utilisation de “pratiques pédagogiques probantes, fondées sur une démarche scientifique”.
En outre, il précise le rôle fondamental des directions (idéalement dédoublées en direction pédagogique et direction administrative) et des parents (avec lesquels une collaboration constante est essentielle).
Et enfin, le président termine sur l’élargissement du propos. “L’école inclusive, c’est le début d’une société inclusive. Et toutes les minorités sont concernées par l’inclusion : les élèves porteurs de handicap, mais aussi la communauté LGBTQIA+, les primo-arrivants, les milieux populaires, les malades, les personnes relevant de la santé mentale, etc.”