Master en médecine : l’UMons dénonce le “coup de poignard” de la ministre Glatigny, l’UNamur prend acte, PS et Ecolo pestent...
Dans La Libre de ce mercredi, Valérie Glatigny (MR), en charge de l’Enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles, avait annoncé qu’elle refusait les demandes d’habilitation venant des deux universités.
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Publié le 08-02-2023 à 13h39 - Mis à jour le 08-02-2023 à 17h55
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La ministre libérale s’est exprimée dans nos colonnes, ce mercredi. Elle annonçait qu’elle avait rejeté deux demandes de création de programme de formation universitaire venant de Namur et de Mons. Dans les deux cas, il s’agissait de lancer un master en médecine. Mais, aux yeux de Valérie Glatigny, rien n’aurait pu justifier un feu vert de sa part : surcoûts évitables, détérioration de la qualité de l’enseignement, pas plus de diplômés en médecine au final (en raison du plafond lié aux numéros Inami)…. La ministre de l’Enseignement supérieur dénonçait même des pratiques douteuses qui, par le passé, ont pu influencer certaines décisions : “On ne peut plus se permettre le luxe de saupoudrer, de faire du sous-localisme.”
L’UMons et l’UNamur ont réagi ce mercredi à ces informations. Comme on peut s’en douter, les deux universités expriment leur déception suite à la décision de la ministre.
Pas de surcoûts, affirment les universités
L’UMons, dans un communiqué de presse, dénonce même “un coup de poignard dans le dos des Hainuyers (Sic)”. Les arguments de Valérie Glatigny seraient biaisés : “Nous ne pouvons comprendre la position de la ministre et son obstination à refuser d’entendre notre argumentation ! […] Nous évitons les concurrences territoriales ; nous avons opté pour la codiplômation avec notre partenaire l’ULB et notre démarche répond à des besoins socioéconomiques objectivement démontrés, en particulier, de santé publique. Contrairement à ce prétend la ministre, l’obtention du master en médecine ne coûtera pas plus d’argent aux finances publiques.”
Du côté de Namur, le ton est moins courroucé qu’à Mons. Les autorités académiques disent ne pas avoir d’autre choix que de prendre acte du refus. “L’Université de Namur (en codiplomation avec l’UCLouvain et en coorganisation avec l’Université de Luxembourg) ne demandait pas de master en médecine, mais bien la spécialisation en médecine générale, pour rapprocher les futurs généralistes des territoires ruraux où ils manquent de plus en plus”, rappelle l’UNamur dans son communiqué.
”Ce projet ne demandait que peu d’investissement que les partenaires étaient prêts à assumer. L’impact sociétal nous semblait en valoir la peine tant pour la population concernée que pour la Santé publique. Nous pouvions, par ailleurs, capitaliser sur la collaboration étroite avec le réseau des médecins généralistes des provinces concernées, et avec le CHU UCL Namur, hôpital universitaire déjà existant sur le territoire”, souligne Annick Castiaux, la rectrice de l’université.
Rififi au sein du gouvernement de la Fédération
Au niveau politique, la majorité PS-Ecolo-MR au sein du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles est apparue très divisée. Réagissant en séance plénière du Parlement de la FWB, le député Manu Disabato (Ecolo) s’est ainsi dit “sidéré” par une décision prise “sans concertation” avec les autres composantes de la majorité. Dans les rangs du PS, Joëlle Kapompole s’est dite “choquée” par cette annonce, laquelle ne serait étayée par aucun “élément pertinent”. Devant les députés, la ministre MR a justifié son choix et a maintenu sa décision.