L’UNamur veut convaincre la ministre Glatigny : “Pour attirer plus de monde dans la médecine générale, notre master peut jouer un rôle”
La ministre de l’Enseignement supérieur refuse la création de deux nouveaux masters en médecine. L’un à l’UMons, l’autre à l’UNamur. Les autorités académiques namuroises estiment pourtant que leur projet est très différent de celui de Mons…
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Publié le 17-02-2023 à 16h40 - Mis à jour le 17-02-2023 à 16h49
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La semaine dernière, la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR), a annoncé dans La Libre qu’elle rejetait deux nouveaux programmes d’enseignement universitaire : le master en médecine que voudrait créer l’UMons et le master de spécialisation en médecine générale proposé par l’UNamur (en partenariat avec l’UCLouvain). Les raisons : un surcoût inutile pour les finances de la Fédération Wallonie-Bruxelles ; une dispersion de l’offre de formation en médecine ; aucune plus-value dans la lutte contre les déserts médicaux, le nombre de médecins étant limité par le plafond des numéros Inami…
Depuis plusieurs jours, les autorités académiques montoises, appuyées par les étudiants ou encore par le président du PS, Paul Magnette, mènent la fronde et contestent la décision de la ministre.
Plus discrète dans ses revendications, l’UNamur ne lâche toutefois pas le morceau. Selon le doyen de la faculté de médecine, Pierre Garin, le dossier namurois aurait dû être approuvé par la ministre. “Nous proposons la spécialisation en médecine générale, soit trois années de formation une fois que l’on est diplômé médecin et que l’on a son numéro Inami, rappelle-t-il. La médecine générale est devenue une spécialité comme les autres. En offrant cette spécialisation à Namur, on peut espérer qu’il y ait plus de jeunes médecins qui se décident à faire la médecine générale. Il y a actuellement un quota imposé : au moins 43 % des numéros Inami doivent être attribués à des professionnels qui vont faire la médecine générale, mais il est possible d’aller au-delà de ce pourcentage. Pour attirer plus de monde dans la médecine générale, l’offre de Namur peut jouer un rôle.”
”Une structure académique très légère”
Pierre Garin estime que la demande de l’université de Namur pour un master en spécialisation a pâti de l’amalgame avec le programme de base réclamé par Mons. “Les différences entre les deux masters n’ont pas été bien comprises… Notre master en spécialisation ne coûte pas cher du tout car les futurs généralistes travaillent du lundi au vendredi chez leur maître de stage, qui est un médecin généraliste expérimenté qui leur apprend le métier. Ils sont payés par un système qui ne dépend pas du tout de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Mais une après-midi par semaine, ils vont suivre des cours, des conférences. Là, cela relève de l’éducation mais la structure académique nécessaire est très légère.”
Enfin, le doyen de la faculté de médecine namuroise rejette l’un des arguments ayant fondé le refus de la ministre Glatigny : autoriser le master en spécialisation n’implique pas de conférer à un hôpital du coin un statut universitaire (ce qui grèverait les finances publiques). “On propose de former des généralistes : ils ne vont donc pas dans les hôpitaux ! Ou alors en province, dans des hôpitaux régionaux près de leur lieu de stage. Si on les envoie dans un grand hôpital universitaire, ils y verront le syndrome Kawasaki que l’on rencontre tous les 15 ans… Cela n’a aucun intérêt pour des futurs généralistes.”