"Nous sommes dans un contexte de baisse générale de la satisfaction": l’absentéisme pour maladie n’augmente pas que dans les écoles
Les entreprises privées, auxquelles ces absences coûtent cher, commencent d’ailleurs à élaborer des politiques ciblées. Priorité au bien-être des troupes.
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- Publié le 21-08-2023 à 06h44
- Mis à jour le 21-08-2023 à 06h45
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La hausse de l’absentéisme pour maladie dépasse largement le cadre des seules écoles. Le dernier rapport publié à ce propos par le secrétariat social SD Wokx le montre clairement. Ce dernier porte sur les absences dans les entreprises privées en 2022.
“Depuis 2010, l’absentéisme pour maladie est en augmentation quasi constante en Belgique”, lit-on. L’année passée, il a encore grimpé par rapport à l’année précédente.
71 % des actifs ont été absents au moins une fois
En moyenne, 6,6 % de jours prestés ont alors été perdus en raison d’absences de courte ou moyenne durée (d’un jour à un an) et 71 % de la population active s’est absentée pour raison de santé au moins un jour sur l’année. Autrement dit, en moyenne, moins de trois travailleurs sur dix ont effectué toutes leurs prestations l’année passée. On en comptait près de quatre sur dix l’année d’avant. Petits commerces, grande distribution, aéroports, titres services, horeca, etc. : aucun secteur n’échappe à la tendance. Alors comment l’expliquer ?
“Baisse générale de la satisfaction”
“Nous sommes dans un contexte de baisse générale de la satisfaction, explique Valérie Buytaert, consultante chez SD Worx. Crise énergétique, inflation, contexte mondial, … La morosité est ambiante. En même temps, la pression sur le travail augmente et la population vieillit. Enfin, on voit que le télétravail a diminué depuis la crise sanitaire.” Ce qui signifie plus de contacts et de possibilité de se transmettre les virus, mais aussi plus de déplacements (risques d’accident) et, dès lors, plus de stress.
Cet absentéisme peut représenter un grand problème pour les entreprises. “L’impact sur la productivité, les coûts salariaux, l’organisation du travail et la motivation des collaborateurs qui garantissent la continuité est énorme”, souligne encore le rapport 2022.
Priorité au bien-être
Compte tenu de l’important impact du problème, les entreprises commencent à chercher des solutions. “Une bonne politique relative à l’absentéisme fonctionne à la fois de manière proactive et réactive, pointe encore SD Worx. Elle prévient l’absentéisme, suit de près les évolutions et réduit l’absentéisme à un niveau acceptable.”
Mais encore, concrètement ? “Quelque 63 % des entreprises belges ont indiqué, en 2022, qu’elles considéraient une politique axée sur l’humain prêtant attention au bien-être comme le fer de lance par excellence pour être un employeur attractif sur un marché de l’emploi difficile.” Avec deux étapes importantes, “rompre le silence sur le bien-être mental et entreprendre des actions ciblées pour améliorer le bien-être général”.
Au classement par les entreprises des principaux défis à relever pour les années à venir, accroître le bien-être figure en deuxième place, juste derrière le fait de trouver les talents adéquats.
Après l’absence, attention au départ
Elles y ont tout intérêt car la situation pourrait encore se dégrader… En effet, des études montrent qu’il existe une corrélation entre l’absentéisme et la rotation des collaborateurs. “De manière sous-jacente, une insatisfaction profonde à propos du travail, des collègues, de l’entreprise ou même de la situation privée peut entraîner le départ d’un collaborateur”, mentionne encore la dernière publication du secrétariat social. Parfois, l’absentéisme peut dès lors être l’indicateur d’un problème.
Dans son rapport, SD Worx constate qu’un peu plus de la moitié des secteurs étudiés connaissent ce lien modéré à fort entre l’absentéisme et la rotation du personnel. Il est intéressant de voir ce qui peut encourager cette dernière. “Il s’agit surtout, relève enfin le rapport, de secteurs caractérisés par une charge de travail élevée, des bas salaires, une charge émotionnelle et physique, des manques de personnel, éventuellement un manque de reconnaissance et peu de marge pour la flexibilité.”
Le parallèle avec l’enseignement est tentant…