Il y a un an, quand vous êtes devenue ministre, vous vous qualifiiez de "Maggie De Block wallonne", en référence à votre collègue flamande. Vous persistez ?
J’ai eu la même tactique. Dire : "Laissez-moi travailler." Quand on devient ministre, on nous demande d’être performant tout de suite. J’ai plutôt voulu m’isoler pour potasser mes dossiers. Mais, à la différence de Maggie De Block, je suis à la tête d’un département très exposé. Ce sont des matières tellement proches de gens qu’il en devient difficile de ne pas communiquer.
Vous ne vous attendiez pas à une telle exposition ?
Je pense que Charles Michel savait ce qu’il faisait en me nommant à ce poste. Il sait que je suis quelqu’un qui s’investit à fond, qui prend ses responsabilités. Et c’est la première fois qu’on a une ministre ayant toute la Mobilité dans ses compétences, c’est un gros changement.
Un cadeau empoisonné ?
Au contraire ! Ce que j’aime dans ce département, c’est son côté concret, proche des citoyens, très opérationnel.
Est-ce proche de la fonction de bourgmestre que vous exercez à Jurbise ?
Au niveau local, les dossiers se bouclent quand même beaucoup plus vite.
Pierre-Yves Jeholet, chef du groupe MR au Parlement wallon, attaque durement le cumul ministre-bourgmestre de Paul Magnette (PS) et de Maxime Prévot (CDH). Vous sentez-vous également visée ?
Non, parce que la situation est totalement différente. Je trouve important de continuer à suivre la politique locale parce que, du jour au lendemain, je peux ne plus être ministre. Je reste donc bourgmestre en titre, je suis toujours de loin les dossiers, je me rends au collège communal en tant qu’experte invitée, mais je ne signe plus aucun acte.
C’est exactement ce que font Paul Magnette et Maxime Prévot…
La différence, c’est qu’eux, ils sont tout le temps dans leur commune. Un exemple : quand j’ai dû présenter ma vision stratégique pour le chemin de fer, M. Magnette m’avait donné rendez-vous à l’administration communale de Charleroi… Je trouve ça un peu fort. En tant que ministre-Président wallon, ses activités sont à son ministère, pas dans sa commune. Moi, je ne suis que rarement à Jurbise. Avec nos responsabilités, il est impossible d’assumer pleinement les deux fonctions. Et puis, il y a une différence entre une petite commune de dix mille habitants comme Jurbise et des grandes villes telles que Namur et Charleroi.
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