Qui était Véronique Pirotton, l'épouse de Bernard Wesphael ? Portrait.
Véronique Pirotton (ou Véronique Wesphael, de son nom d'épouse) était mariée au président du Mouvement de Gauche, Bernard Wesphael, depuis 2012. Biographie de cette journaliste, née le 24 mars 1971 à Rocourt et décédée le 31 octobre 2013 à Ostende, dans des circonstances dramatiques.
Publié le 02-11-2013 à 14h46 - Mis à jour le 12-03-2021 à 16h42
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La carrière professionnelle de Véronique Pirotton
Avant d'être la compagne de Bernard Wesphael, Véronique Pirotton était surtout connue pour son métier de journaliste. Elle possédait une licence en journalisme de l'ULB et avait commencé sa carrière journalistique à RTC, une télévision communautaire liégeoise - dont le patron la décrit comme une employée "consciencieuse". Elle a ensuite été chargée de communication dans une intercommunale, mais le poste de ressources humaines qu'elle ambitionnait lui a échappé. Elle est alors devenue, selon le policier chargé de l'enquête de moralité, impulsive et a connu des problèmes de santé. Elle avait déposé deux plaintes internes pour harcèlement contre deux directeurs. Ensuite, elle s'était trouvé une nouvelle vocation dans la communication en milieu hospitalier et un nouvel employeur avec le Centre hospitalier psychiatrique de Liège.
Son enfance
Son enfance se déroule chez ses grands-parents, en région liégeoise, à la suite de la séparation de ses parents. Elle poursuit une scolarité normale, de la primaire à la secondaire, en option latin-langue.
Son casier judiciaire et ses plaintes
Véronique Pirotton avait un casier judiciaire vierge, mais était concernée par 14 procédures au parquet de Liège (dont sept où elle était plaignante), notamment pour accident de roulage sous influence (2012 et 2013) et scène de coups et blessures entre deux de ses amants (2011), ainsi que pour ivresse sur la voie publique (2005) et tentatives de suicide sous influence de médicaments et d'alcool (2007 et 2013) - bien qu'elle n'ait jamais été décrite comme alcoolique ou dépressive par ses proches. Son premier mari et père de son enfant, Konstantinos, avait également déposé plainte contre elle en raison de problèmes de dépression et d'alcool (2012). Durant le grand déballage médiatique que fut le procès Wesphael, le public a également appris que Mme Pirotton avait déposé une plainte pour viol contre un de ses professeurs de secondaire (plainte classée sans suite). Deux plaintes avaient aussi été déposées par Véronique contre son premier ex-mari (2005 et 2012), contre un ancien amant, Francis (2012), contre son ex Oswald (2012) et contre la maman du fils de Bernard Wesphael (2013).
Sa personnalité
Ses proches décrivent une femme en recherche d'elle-même, ainsi qu'une mère dévouée rêvant d'amour absolu, dont les tentatives de suicide n'étaient "que" des appels à l'aide. Véronique Pirotton a été dépeinte, lors de son procès, comme une personne cultivée, intelligente, dotée d'une personnalité forte, qui était à la fois une battante et quelqu'un de sensible et fragile, parfois taiseuse et secrète.
La vie sentimentale de Véronique Pirotton
On connaît quatre relations sentimentales à Mme Pirotton.
- La première était avec un architecte, qui déclare n'avoir jamais perçu de problème d'alcoolisme chez elle.
- La seconde s'étend de 1997 à 2002, avec son mari Konstantinos Tzermias - rencontré en Grèce. Ils auront un fils, Victor. L'homme, lors du procès, a évoqué la fragilité, l'état dépressif et la propension à boire de son ex-épouse.
- Ensuite, elle rencontre, sur un site de rencontre, le psychologue Oswald D., qui s'est également retrouvé au cœur de l'intrigue - un homme définit comme harcelant et toxique par l'une de ses exs. Ils restent en couple durant 4 ans. Oswald décrit une femme à la fois forte et fragile, qui peut être cinglante sous l'emprise de l'alcool, mais en aucun cas suicidaire.
- Enfin, elle rencontrait Bernard Wesphael en mai 2012. Après trois mois de relation, Bernard Wesphaël et Véronique Pirotton s'unissaient en Toscane et formaient depuis lors une famille recomposée avec le fils de Véronique et les deux enfants de Bernard. Néanmoins, peu de temps après, des disputes éclatent, notamment à cause des absences régulières du co-fondateur d'Écolo et de son comportement vis-à-vis de Victor, le fils de la journaliste. Elle renoue alors contact avec Oswald et fait part à son entourage de sa déception par rapport à la relation qu'elle a avec son mari.
Le décès suspect
Le 31 octobre 2013, Véronique Pirotton est retrouvée morte dans une chambre de l'hôtel Mondo, à Ostende. Bernard Wesphael explique alors que son épouse, maniaco-dépressive et névrotique selon lui, se serait suicidée. Elle serait allée prendre une douche pendant que lui faisait une sieste. Une version des faits qui n'avait visiblement pas convaincu les forces de l'ordre, qui avaient placé le président du Mouvement de Gauche sous mandat d'arrêt en attendant les résultats de l'autopsie. Celui-ci rapporte une mort violente, mais la contre-expertise estime que l'intoxication mortelle médicament-alcool pourrait être la cause du décès de Veronique Pirotton, au même titre que l'asphyxie accidentelle, suicidaire ou volontaire.
Après un long procès médiatisé, le 6 octobre 2016, la cour d'assises de Mons a décidé qu'il y avait un doute raisonnable au sujet de la culpabilité de Bernard Wesphael qui a, de facto, été jugé non-coupable du meurtre de son ex-épouse. En mars 2018, Victor, le fils de Véronique Pirotton, et son père, Konstantinos, lui intentent un nouveau procès devant le tribunal civil de Liège, notamment pour non-assistance à personne en danger, abstention coupable et coups et blessures. Ils sont déboutés par le tribunal et condamnés à verser un euro symbolique à l'accusé pour procédure téméraire et vexatoire. En octobre 2020, l'ex-député Wallon touche 83 150 € d'indemnité de l'Etat Belge pour ses 10 mois de détention préventive à la prison de Bruges.
La littérature au sujet de l'Affaire Wesphael, qui traite du meurtre de Véronique Pirotton
Depuis, deux livres ont été écrits sur le sujet de la mort de Veronique Pirotton : "Malgré le doute - Comment est morte Véronique Pirotton" écrit par Vincent Demonty, ami de la famille Pirotton et "Assassin" par Bernard Wesphael. En outre, une série Netflix, "Soupçons, les dessous de l'affaire Wesphael", est sortie le 2 décembre 2020 sur RTL/TVI et le 15 mars sur Netflix. Dans celle-ci, de nombreux protagoniste de l'affaire interviennent, dont Nadine Pirotton, la soeur de la victime qui ne croit pas en l'innocence de Wesphael, le réceptionniste de l'hôtel, le médecin-légiste chargé de l'affaire, les journalistes, etc.
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