Procès des bourreaux de Valentin: après les excuses des accusés, le verdict est attendu pour vendredi
- Publié le 11-06-2019 à 10h35
- Mis à jour le 09-07-2019 à 17h25
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Il fallait, mardi matin, devant la cour d’assises de Liège, tendre l’oreille pour comprendre ce qu’a dit le principal accusé de l’assassinat de Valentin Vermeersch, Alexandre Hart: “J’ai tenté d’exprimer mon ressentiment au cours du procès. Je ne peux demander pardon pour ce que j’ai fait car c’est impardonnable. Mais je présente mes excuses à la famille de Valentin”, a-t-il soufflé.
Excuses et regrets
La présidente de la cour d’assises, Catherine Urbain, venait de lui donner la parole et elle a fait de même avec les autres accusés. “Je voulais expliquer au cours du procès comment je n’ai pas su mettre fin à tout cela. Mais je n’ai pas la réponse”, a pour sa part déclaré Belinda Donnay. “J’ai cherché mais je n’arrive pas à trouver la réponse. Je peux paraître froide. Le ton utilisé n’est pas adéquat. Mais je n’arrive plus à m’exprimer correctement. Je suis désolée pour la famille de Valentin. Ce qu’a subi Valentin est impardonnable et inexplicable. Je sais que vos n’accepterez pas mes excuses mais je tiens à les présenter.”
Même son de cloche du côté de Dorian Daniels: “Je regrette énormément ce qui s’est passé ce jour-là .Je regrette les actes posés. Je suis désolé. Ce ne sont que des mots mais cela ne répare pas les actes commis. Je n’ai jamais voulu le tuer. Je regrette. Je vais devoir vivre toute ma vie avec cela. Je suis désolé.”
“Je tiens à exprimer mes regrets sur ce qui s’est passé. Les événements qui se sont déroulés dans le studio m’ont dépassé”, a, de son côté, déclaré Loick Masson. “Je n’espérais pas que cela puisse se terminer de cette manière. Valentin ne méritait pas cela. Je n’ai jamais voulu sa mort. Je dis pardon à la famille de Valentin.”
Killian Wilmet a été le dernier accusé à s’exprimer: “Je n’ai pas parlé beaucoup durant le procès. Je présente mes excuses à la famille de Valentin et à Valentin surtout. Mes excuses ne changeront rien mais je tenais à le dire”, a-t-il conclu
Valentin Vermeesch, un Hutois âgé de 18 ans souffrant d’un léger handicap mental, a été tué la nuit du 26 au 27 mars 2017 à Statte. Il a subi une très longue scène de violences et de tortures avant d’être précipité dans la Meuse, où il s’est noyé. Son cadavre a été retrouvé le 14 avril 2017. Il avait les mains menottées dans le dos.
Il était 9h45, mardi, quand la présidente de la cour Catherine Urbain a levé l’audience et envoyé le jury en délibération. L’arrêt motivé sur le verdict de culpabilité est attendu vendredi.En tout cas, l’hôtel qui accueille les jurés a été réservé jusqu’à ce jour-là..
Huis clos complet
Juste avant de libérer les jurés, la président a donné lecture des questions auxquelles les jurés devront répondre et procédé à quelques explications techniques sur le déroulement de la délibération.
Le jury a été envoyé dans un hôtel spécialement aménagé afin que la délibération puisse s’y dérouler à huis clos et dans des conditions de sécurité optimales. Les membres du jury effectif et les suppléants n’auront aucun contact durant la délibération. Les jurés ont l’interdiction d’avoir des contacts avec l’extérieur pendant toute la délibération. Leurs GSM ont été confisqués. Les télévisions et radios ont été désactivées au sein de l’hôtel afin de préserver le huis clos.
Lorsque la délibération sera terminée, les différentes parties en seront informées. Mais un délai de plusieurs heures sera nécessaire pour convoyer le jury et les accusés vers le palais de justice de Liège, où l’arrêt motivé sur le verdict de culpabilité sera lu en audience publique.
Nonante-six questions
Le jury doit répondre à un total de 96 questions, dont 93 reposent sur les faits principaux reprochés aux accusés. A la demande de la défense, trois questions portant sur la complicité ont été ajoutées au questionnaire initial.
Les questions soumises au jury concernent l’assassinat (meurtre et circonstance aggravante de préméditation) de Valentin Vermeesch, les tortures, les traitements inhumains, les viols, les attentats à la pudeur, la séquestration, la détention illégale, les menaces de mort, les coups et blessures ainsi que le vol.
A toutes ces questions peut être assortie la circonstance aggravante de vulnérabilité de la victime.