Les enfants de Christian Van Eyken ne présentaient pas de signe de maltraitance
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a entendu les derniers témoins de moralité, jeudi, dans le procès de l'ancien député Christian Van Eyken et de Sylvia B.
- Publié le 13-06-2019 à 15h17
- Mis à jour le 09-07-2019 à 17h24
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Le tribunal correctionnel de Bruxelles a entendu les derniers témoins de moralité, jeudi, dans le procès de l'ancien député Christian Van Eyken et de Sylvia B. Le médecin qui a soigné les trois premiers enfants de Christian Van Eyken a notamment témoigné qu'il n'avait jamais décelé de traces ou d'indices de violence sur ceux-ci. L'ancien député au Parlement flamand Christian Van Eyken et son épouse, Sylvia B., sont prévenus pour avoir assassiné le premier mari de cette dernière, Marc Dellea, en juillet 2014 à Laeken. Le tribunal a entendu jeudi les dernières personnes appelées à venir parler de la personnalité des prévenus. Le médecin qui a soigné les trois enfants issus du premier mariage de Christian Van Eyken a notamment été entendu. Il a été particulièrement interrogé sur d'éventuels faits de maltraitance dont ces enfants auraient été victimes au sein de leur foyer.
Le médecin a répondu n'avoir jamais décelé de traces de coups sur ceux-ci ou d'indices lui faisant penser qu'ils étaient victimes de violence.
Mardi, deux des trois premiers enfants du prévenu ont raconté devant le tribunal que leur père était violent moralement et parfois physiquement avec eux lorsqu'ils étaient jeunes. Ces deux enfants, fils aînés du prévenu, âgés aujourd'hui de 38 et de 35 ans, ont déclaré qu'ils avaient rompu tout contact avec leur père depuis près de 20 ans.
"Il nous faisait peur. Nous avions plus peur de lui que de nos professeurs. Il ne nous a jamais vraiment frappés mais lorsque nous jouions au football par exemple, nous avions peur de ses coups", a déclaré l'un d'eux. "C'est aussi un acteur né. Il a déjà réussi, quand il était bourgmestre à Linkebeek, à faire arrêter un conseil communal en simulant une crise cardiaque. Il se frappait aussi parfois volontairement la tête contre un mur".
Les deux hommes ont également raconté que le fauteuil roulant de leur soeur, la cadette, qui souffre d'un handicap physique depuis toute petite, échappait régulièrement des mains de leur père sur les marches qui se trouvaient devant leur maison à Linkebeek. "Il l'appelait parfois 'l'handic'", a rapporté l'aîné.
Christian Van Eyken et Sylvia B. sont prévenus pour avoir assassiné le premier mari de cette dernière, Marc Dellea. Cet homme âgé de 45 ans avait été retrouvé mort dans son appartement, avenue Mutsaard à Laeken, le 8 juillet 2014. Il avait reçu une balle dans la tête et aucune arme n'avait été retrouvée sur place.
Le parquet de Bruxelles avait ouvert une enquête qui avait mené à Sylvia B., alors épouse de la victime, et Christian Van Eyken, patron et amant de Sylvia B. Cette dernière était sa collaboratrice parlementaire lorsqu'il était député au Parlement flamand, et tous deux entretenaient une relation amoureuse.
Selon l'enquête, des images de caméra de vidéo-surveillance montrent que Silvia B. et Christian Van Eyken ont effectué de nombreux allers et retours de et vers l'appartement de Marc Dellea (qui appartenait toujours aussi à Sylvia B.), le week-end des 5 et 6 juillet 2014, soit deux jours avant la découverte du corps de la victime.
Elles montrent également que le 6 juillet 2014, Marc Dellea était rentré chez lui en soirée tandis que sa femme et son amant s'y trouvaient depuis environ trois heures. Ces derniers étaient ressortis deux heures plus tard. Selon eux, pendant ces deux heures, ils ont tout simplement discuté avec Marc Dellea.
Ils ont également déclaré au tribunal qu'ils s'étaient rendus dans l'appartement en l'absence de Marc Dellea ce jour-là pour profiter d'y travailler (remplir des déclarations de dépenses électorales) et y jouer avec le jeu de Scrabble.
Selon les prévenus, Marc Dellea était au courant de leur liaison depuis 2011 et il était d'accord d'envisager une séparation avec Sylvia B. dès que leur fille aurait atteint l'âge de 8 ans.
Le procès se poursuivra lundi avec les plaidoiries de la partie civile et le réquisitoire de la procureure. La défense plaidera ensuite jeudi prochain et les éventuelles répliques auront lieu vendredi prochain.