Un homme serait au centre de la guerre de la drogue à Anvers
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- Publié le 04-12-2019 à 19h34
- Mis à jour le 05-12-2019 à 09h45
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Gabriel C., qui a disparu serait visé car il avait les "doigts longs", ce qui signifie qu’il aurait volé une partie de la cocaïne. La récente vague d’attaques à la grenade et de tirs à Anvers pourrait bien avoir eu pour cible un gangster qui a récemment disparu ainsi que l’entourage de ce dernier. Différents groupes impliqués dans le trafic de cocaïne viseraient ainsi Gabriel C. (30 ans) et des proches, car il aurait détourné d’importantes quantités de cocaïne.
C’est en tout cas une explication avancée mercredi par Gazet Van Antwerpen. Le parquet d’Anvers ne confirme pas, indiquant simplement que certains récents incidents sont bien liés.
Anvers est un port de transit important pour la cocaïne destinée à toute l’Union européenne. Ce serait même le premier port d’entrée de la cocaïne venue d’Amérique du Sud. Il semble qu’une bonne partie est ensuite dispatchée vers les Pays-Bas. Cette année, 50,6 tonnes de cocaïne ont déjà été saisies.
Une violence croissante
Ce rôle central d’Anvers apporte son lot de violences, commises au vu et au su de tous : attentats à la grenade, coups de feu, incendies volontaires et enlèvements. On en a recensé 22 pour l’année 2018. On vient de dépasser ce nombre pour 2019.
Le premier de ces incidents était survenu en mars 2018. Deux grenades avaient alors été lancées dans une rue à Deurne. Une des hypothèses était qu’un travailleur du port, qui avait été condamné dans un dossier de cocaïne, aurait été la cible.
D’après Gazet van Antwerpen, une autre hypothèse était déjà que Gabriel C. était visé car il aurait "les doigts longs". Ce qui, dans le langage imagé des trafiquants signifie qu’il aurait volé de la cocaïne.
Jeudi dernier, une grenade, qui n’a pas explosé, a été lancée dans une habitation de Deurne, où vivent des membres de la famille de Gabriel C.
Le lendemain, l’exploitant d’une boutique de téléphonie a été touché au ventre par des tirs. Cet homme et Gabriel C. allaient devenir beau-frère.
Le samedi, deux grenades ont été lancées près d’un complexe d’appartements. Il semblerait que ce soit un avertissement contre celui que d’aucuns pensent être le tireur de la veille.
Gabriel C. est en tout cas introuvable. Ses avocats n’ont plus eu de ses nouvelles depuis plusieurs mois, rapporte Gazet van Antwerpen.
Une des thèses est que Gabriel C., qui a déjà été condamné dans des affaires de trafic de cocaïne, était chargé de récupérer de la cocaïne qui aboutissait à Anvers pour différents groupes criminels.
C’est là une tâche dévolue à des personnes qui ont des contacts au port. Un chargement aurait soi-disant été saisi par les douanes. Mais leurs destinataires auraient découvert, grâce aux sceaux dessinés sur les emballages, que la drogue avait abouti dans le circuit noir.
Une identification malaisée
Quoi qu’il en soit, il est malaisé d’identifier les auteurs des intimidations et attentats. Quand la justice y arrive, il n’y a pas de lien clair entre l’auteur et la victime, comme l’a expliqué récemment à De Standaard Ken Witpas, chef de la section drogue du parquet d’Anvers.
Les auteurs travaillent bien souvent pour une sorte de bureau de recouvrement de la mafia de la drogue qui vient régler les factures en souffrance.