Un terroriste de Sharia4Belgium arrêté en Turquie
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Publié le 04-01-2020 à 09h34 - Mis à jour le 04-01-2020 à 09h35
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Fouad Akrich, qui a perdu sa nationalité belge, pourrait faire opposition contre celle-ci.
Un des six Anversois déchus de leur nationalité en leur absence a été interpellé récemment en Turquie. Fouad Akrich, 27 ans, a été interpellé il y a une semaine en Turquie avec sa femme et leurs trois enfants.
L’information, rapportée par le quotidien Het Laatste Nieuws, n’a pu être confirmée. Il semblerait toutefois que l’homme ait pu quitter un camp géré par les Kurdes dans le nord de la Syrie où il était détenu.
Fouad Akrich était un membre de Sharia4Belgium. Il était un des 46 prévenus qui avaient été jugés dans le premier grand procès de terrorisme lié à la problématique syrienne.
Seules neuf personnes étaient sur le banc des prévenus. Les autres, qui avaient rejoint des groupes djihadistes en Syrie, faisaient l’objet d’un mandat d’arrêt international. Fouad Akrich avait alors été condamné par défaut à cinq ans de prison ferme et une amende de 2 500 euros.
Arrêt par défaut
Comme quasi tous les jeunes qui ont gravité dans l’orbite de Sharia4Belgium, il avait initialement rejoint en 2012 le groupe djihadiste Majlis Shura al-Mujahidin, avant de gagner les rangs de Jabhat al-Nosra, émanation en Syrie d’al-Qaïda.
Fouad Akrich, né à Merksem (Anvers), avait obtenu la nationalité belge à l’âge de 9 ans. Il détenait aussi la nationalité marocaine.
Comme cinq autres membres de Sharia4Belgium, il a été récemment déchu de la nationalité belge par la 42e chambre (chambre de la famille) de la cour d’appel de Bruxelles. Ces six hommes - Ilyass Boughalab, Fouad Akrich, les frères Said et Ali Said El Morabit, Azdine Tahiri Bilal Elhamdaoui - ont perdu leur nationalité pour "avoir gravement manqué à leurs devoirs de citoyen belge".
Vu qu’ils avaient été radiés des registres de la population en raison de leur départ en Syrie, les arrêts de la cour d’appel ont été rendus par défaut. Ces arrêts par défaut, prononcés le 17 septembre ou le 19 novembre, étaient des premières.
Les précédentes déchéances de nationalité pour "manquement grave", qui avaient toutes visé des personnes condamnées pour terrorisme islamiste, s’étaient déroulées en présence des personnes visées. Elles avaient donc eu la possibilité de présenter, avec un avocat, leurs arguments contre une telle déchéance.
Un délai très court
Un arrêt prononcé par défaut doit être publié par extrait dans deux journaux et au Moniteur belge. Ce qui a été fait jeudi. La loi prévoit que la personne peut faire opposition dans les huit jours à compter de cette publication "sans augmentation de ce délai en raison de la distance".
Fouad Akrich dispose donc de huit jours. Le fera-t-il ou aura-t-il l’occasion de le faire ?
Cela dépendra notamment des autorités turques. S’il ne l’a pas fait dans les délais et dans le cas où il serait libre, il ne pourrait venir en Belgique sans demander un visa.
Mais on sait que les autorités turques veulent que les pays européens reprennent leurs nationaux arrêtés en Turquie pour terrorisme. Et une déchéance de nationalité ne les fait pas reculer. Ils avaient ainsi mis sur un avion pour Schiphol une Néerlandaise qui venait de perdre sa nationalité néerlandaise.