Salah Abdeslam raconte "son" 13 novembre 2015
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Publié le 10-01-2020 à 21h09 - Mis à jour le 10-01-2020 à 00h04
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Incarcéré à Bruges, il avait fait l’objet d’écoutes de la part de la Sûreté.
Il est resté quasi muet devant les juges d’instruction qui ont voulu l’interroger. Mais Salah Abdeslam, le seul survivant des attentats du 13 novembre à Paris, s’était quelque peu ouvert à un complice alors qu’il était détenu au quartier de haute sécurité de la prison de Bruges peu après les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles.
Salah Abdeslam, arrêté quatre jours avant les attentats de Bruxelles, ne savait alors vraisemblablement pas que ce n’était pas un hasard si on l’avait incarcéré non loin de Mohamed Bakkali, qui était comme lui un des principaux logisticiens des attentats de Paris.
Des micros avaient été installés. Les écoutes réalisées, pour le compte de la Sûreté de l’État, ont été récemment jointes au dossier des attentats de Paris. Le quotidien français Le Parisien a eu accès à ce document de neuf pages qui éclaire quelque peu le parcours de Salah Abdeslam dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015.
Il parle notamment du gilet explosif qu’il a abandonné à Montrouge après les attentats. L’enquête avait permis de déterminer que le dispositif de mise à feu était défaillant. Mais elle n’a pas pu dire si Salah Abdeslam a essayé de l’activer.
Salah Abdeslam reste à Châtillon, où il se cache dans une cage d’escalier de HLM entre minuit et 5 h 30, moment où il sera récupéré par Attou et Amri qui le ramèneront à Bruxelles.
"T’avais déjà jeté la ‘truc’ (la ceinture explosive) ?", lui demande Mohamed Bakkali, selon les écoutes révélées par Le Parisien.
Un gilet explosif encombrant
Ce à quoi Salah Abdeslam répond : "Oui évidemment, t’es ouf ou quoi ? [rires] En fait, j’ai demandé un renseignement à un type. Il m’a regardé de la tête aux pieds : il regardait ma veste. Il voyait qu’il y avait quelque chose de bizarre. On dirait que je faisais 90 kg, mon frère. Avec la sacoche et tout, on dirait que j’avais de grosses fesses. C’était trop voyant, je savais que je devais m’en débarrasser", dit-il.
Salah Abdeslam passe la nuit à Châtillon. Il confie à Mohamed Bakkali qu’il est passé à un McDonald’s : "Au drive, tu vois, au drive. J’ai pris un menu Fish", explique-t-il sur les écoutes à Mohamed Bakkali qui en riant lui lance : "T’es un tueur hein."
Sur le chemin du retour vers la Belgique, la voiture des complices de Salah Abdeslam, dans laquelle il a pris place à l’arrière, sera l’objet de contrôles comme on le sait. Les autorités françaises avaient dressé de nombreux barrages.
Interrogé par une équipe télé
Et, sur ces écoutes rapportées par Le Parisien, Salah Abdeslam fait part d’un épisode étonnant. Il affirme ainsi qu’au "troisième barrage", il est interrogé par une journaliste d’une équipe de télévision belge.
"Elle me dit : Vous trouvez normal qu’il y ait des barrages comme ça ? J’ai dit : Oui c’est normal, vu les circonstances, il faut bien renforcer les barrages hein. J’étais à l’arrière", aurait dit Salah Abdeslam.
Aucune télévision n’a diffusé les images d’une telle scène.