Un procès pour euthanasie qui s’annonce tendu et sous haute tension
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Publié le 16-01-2020 à 21h30 - Mis à jour le 21-01-2020 à 09h03
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Le procès est prévu pour deux semaines.
Le procès, qui débute vendredi avec la seule lecture de l’acte d’accusation et les éventuels actes de défense, n’entrera dans le vif du sujet que lundi avec les interrogatoires des accusés. Il s’annonce tendu, comme l’a déjà montré l’audience préliminaire tenue en décembre au cours de laquelle devait être arrêtée la liste des témoins.
Me Walter Van Steenbrugge, avocat de la psychiatre, s’était alors interrogé sur le "virage à 180 degrés" du parquet qui, après avoir requis le non-lieu, a demandé le renvoi. L’avocat avait indiqué que sa cliente avait appris d’un autre médecin que René Stockman, le supérieur de Frères des hommes, avait exercé des pressions sur le procureur général. "J’ai appelé ce médecin. Il me l’a confirmé mais il ne veut pas venir témoigner. Je ne vois pas d’autre solution que d’inviter devant la cour M. Stockman et de lui demander", a-t-il dit.
"Et pourquoi pas le pape !" a ironisé Me Fernand Keuleneer, avocat de la famille Nys tandis que l’avocat général rejetait les accusations de Me Walter Van Steenbrugge.
Les deux avocats ont déjà croisé le fer sur d’autres dossiers chargés idéologiquement : Me Van Steenbrugge a défendu de nombreuses victimes d’abus sexuels commis par des prêtres tandis que Me Keuleneer était l’avocat des évêques et cardinaux dans ce dossier Calice.
Centrer les débats
Le président de la cour d’assises, Martin Minnaert, a refusé d’entendre M. Stockman, tout comme il a décidé qu’il n’était pas opportun d’entendre des universitaires qui ont été très impliqués lors des débats sur la loi, comme le souhaitaient d’autres parties.
M. Minnaert suivait ainsi l’avis de l’avocat général, Francis Clarysse, qui ne veut en aucun cas que l’on fasse, devant la cour d’assises, le procès de la loi euthanasie.
Lorsque le jury a été constitué mardi, M. Minnaert l’a rappelé aux avocats. Il leur a demandé de se concentrer sur l’affaire qui est jugée. "L’euthanasie [de Tine Nys] s’est-elle passée conformément à la loi ? Oui ou non ?" a-t-il lancé. Il a demandé aux jurés de ne pas se laisser guider par les médias et répété que c’était un dossier précis qu’il fallait juger et non pas dire si la loi euthanasie est bonne ou mauvaise.
M. Minnaert, afin de permettre un débat qui ne doit pas être pollué par l’extérieur, a demandé aux avocats impliqués dans le dossier de ne pas donner d’interview pendant la durée du procès. Ils ont accepté.