Les visages des fugitifs vieillis pour mieux les retrouver
C’est le projet du nouveau patron du Fast, l’équipe qui traque les condamnés en cavale.
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Publié le 21-01-2020 à 11h23
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C’est le projet du nouveau patron du Fast, l’équipe qui traque les condamnés en cavale.
En 2019, 314 fugitifs retrouvés. Déjà 13 depuis le début de cette année 2020. C’est certain, l’arrivée du nouveau patron du Fast n’a pas freiné la cadence de cette équipe de la police fédérale spécialisée dans la traque des condamnés en cavale. Des condamnés qui ont fui alors qu’ils auraient dû se retrouver en prison, il en reste encore 1 842 dans la nature.
Mais le nouveau boss du Fast, Gerry Van Loock, se montre plutôt optimiste. Non pas qu’il soit encore jeune et naïf pour y croire, mais pour d’autres raisons plus pratiques : à commencer par le changement législatif dont vient de bénéficier le Fast.
Une nouvelle loi votée en mai 2019 permet désormais aux 13 enquêteurs qui composent cette cellule, comme à toute la police intégrée d’ailleurs, de recourir à des méthodes particulières de recherche (MPR) qui leur étaient interdites jusque-là. Écoutes téléphoniques, techniques de filature élargies, etc. : les moyens sont à présent bien plus nombreux pour traquer ces criminels en fuite.

Et puis, qui dit nouveau patron dit nouvelles idées : Gerry Van Loock a passé plusieurs années au sein de la cellule des personnes disparues avant de prendre la tête du Fast, en novembre dernier. Il nous dévoile en primeur l’un de ses projets : celui de procéder dans les prochains mois à une campagne de vieillissement des visages des most wanted, les criminels les plus recherchés de Belgique. " Comment voulez-vous reconnaître aujourd’hui des gens dont les photos datent parfois d’il y a plus de 20 ans ? Vieillir leur visage permettra de montrer à la population à quoi ils pourraient ressembler. Et même s’ils décident de changer subitement d’aspect, les gens qui les côtoient, comme le patron d’un café, le coiffeur, etc., pourraient être alertés par cette modification soudaine ", espère Gerry Van Loock, qui garde d’autres réflexes de son ancienne cellule.

Pour lui, un fugitif est à rechercher tout comme une personne disparue : " Comme un être humain avant tout ! ", s’exclame celui qui se dit heureux de constater que sa nouvelle équipe partage ce principe. " Il y a beaucoup de points en commun dans les recherches. Une différence est que le Fast représente à mes yeux le petit diable que le fugitif voit apparaître chaque matin derrière son épaule quand il se regarde dans le miroir. Nous, on a le temps. La patience, c’est notre arme. À un moment ou l’autre, le fugitif finit par craquer : pour l’anniversaire d’un enfant, pour le mariage d’un proche, pour le décès d’un parent, etc. , et c’est à cet instant que nous devons être présents ! "
Et cela n’importe où dans le monde, en collaboration avec les équipes locales évidemment, même si la France, l’Espagne et le Maroc restent les destinations préférées de nos fugitifs.