Un détenu s’est suicidé à la prison de Saint-Gilles : "C’est un choc pour tous"
Un détenu interné dans l’aile psychiatrique de la prison de Saint-Gilles a été retrouvé mort il y a 2 semaines. Après quelques vérifications auprès de l’administration pénitentiaire, nous apprenions dimanche qu’un détenu a effectivement été retrouvé sans vie. Il s’est suicidé le 23 mars. Mais des rumeurs circulent sur les circonstances de sa mort, éventuellement liée à la peur du coronavirus. Qu’en est-il ?
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Publié le 05-04-2020 à 17h38 - Mis à jour le 06-04-2020 à 15h49
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"La prison a tué un homme, encore un, cela s’est passé ce matin.” C’est l’un des messages qui nous a été transmis vendredi 3 avril.
Après quelques vérifications auprès de l’administration pénitentiaire, nous apprenions dimanche qu’un détenu a effectivement été retrouvé sans vie. Il s’est suicidé le 23 mars. Mais des rumeurs circulent sur les circonstances de sa mort, éventuellement liée à la peur du coronavirus. Qu’en est-il ? Pour Kathleen Van De Vijver, porte-parole de l’administration pénitentiaire, “il est très difficile de faire un lien de causalité, d’autant plus qu’il s’agissait d’un détenu interné dans l’aile psychiatrique de la prison”.
“Dans un intervalle de vingt minutes”
“Nous n’avons pas besoin de cette pression supplémentaire, le travail que nous menons est déjà très compliqué”, poursuit la porte-parole, agacée par les rumeurs. Elle précise que le détenu était interné dans l’aile psychiatrique de la prison et suivi par une équipe médicale de façon très régulière. “Il n’a pas laissé de lettre, il ne s’est pas confié à propos d’un tel geste, ni avec d’autres détenus, ni avec personne. Rien ne laissait entrevoir qu’un tel drame aurait pu se produire, c’est un choc pour tous.”
Selon les explications transmises à Kathleen Van De Vijver par la direction de la prison de Saint-Gilles, le décès a été constaté lors des changements d’équipes entre celle du matin et celle du soir. “Le détenu était encore en vie lorsque l’équipe du matin a fait les présences et le décompte habituel. L’équipe du soir à fait sa ronde vingt minutes après le changement de shift. C’est à ce moment que le détenu a été retrouvé mort. Cela s’est passé dans un intervalle de vingt minutes”, poursuit Kathleen Van De Vijver.
Tout en suivant les mesures concernant le Covid-19, la prison fonctionnait à peu près normalement, assure l’administration pénitentiaire. Mais le personnel était-il suffisamment préparé à ce type de drame, qui n’est pas neuf, mais qui prend une autre ampleur avec la crise sanitaire en cours ? Pour l’administration pénitentiaire, “une perte humaine n’est jamais quelque chose de facile, peu importe le contexte. C’est encore plus dur pour l’équipe médicale qui suivait ce détenu”.
Et après ?
Comme le veut la procédure, les détenus de cette section et le personnel ont été interrogés, pour, au moins, essayer de comprendre ce qui s’est passé. “Toutes les personnes de la section ont été interrogées. Je rappelle que le drame a eu lieu dans l’aile psychiatrique de la prison, une section particulière. Il s’agit de personnes faibles et fragiles que nous suivons encore plus dans ces circonstances. Notre objectif est d’essayer de vider les prisons, surtout quand il s’agit de détenus avec des problèmes de santé mentale”, conclut la porte-parole, qui espère également voir les rumeurs cesser.
“L’image que les gens peuvent percevoir est parfois éloignée de la réalité. Nous menons un travail difficile, il ne faut pas sous-estimer le choc sur le personnel aussi. Personne ne peut se réjouir d’une telle situation. Et personne ne veut voir un mort dans sa prison”.