La cellule terroriste iranienne face aux juges belges
Les quatre Iraniens sont accusés d’une tentative d’attentat à Villepinte (Paris).
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Publié le 15-07-2020 à 06h40 - Mis à jour le 29-01-2021 à 18h35
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Quatre ressortissants iraniens, dont le diplomate Assadollah Assadi, détenus actuellement en Belgique, vont passer en chambre du conseil ce mercredi à Anvers dans l’affaire de la tentative d’attentat contre le meeting de l’opposition iranienne qui s’est tenu à Villepinte, dans la banlieue parisienne, fin juin 2018.
Selon nos informations, le parquet fédéral belge, qui a la responsabilité de l’enquête, a inculpé les quatre personnes de "tentative d’assassinat terroriste" et de "participation à un groupe terroriste".
L’affaire avait fait grand bruit en 2018, car l’attentat aurait pu faire des dizaines de victimes, non loin du podium où devaient défiler des personnalités soutenant le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), dont Rama Yade, l’ancienne secrétaire d’État française aux droits de l’homme, Louis Freeh, l’ancien directeur du FBI ou encore la Franco-Colombienne Ingrid Bétancourt. Une vingtaine de ces personnalités se sont portées parties civiles.
L’attentat a été arrêté in extremis le 30 juin à Stockel (Woluwe-Saint-Pierre) lorsqu’un couple d’Anversois voyageant dans une Mercedes a été arrêté par la police à la suite d’une dénonciation. Dans le sac de maquillage de l’épouse, Nasim Naami, les policiers ont découvert 500 grammes de TATP, l’explosif des attentats de Paris et de Bruxelles.
Assadi, l’homme clé
Le mari, Amir Sadouni, a avoué aux enquêteurs, mais l’épouse nie tout rôle dans les préparatifs. Elle a toutefois échoué dans les tests de mensonge, selon nos informations. Un quatrième homme, Mehrdad Arefani, un poète se présentant comme un opposant, a également été inculpé. Il vivait à Bruxelles. On a retrouvé chez lui une carte de visite du diplomate iranien et d’autres liens avec lui.
Selon les enquêteurs, cette cellule a infiltré l’opposition iranienne, fourni des informations à Téhéran, avant que le couple ne soit mandaté par Assadi pour faire exploser le TATP à Villepinte. "C’est pour un feu d’artifice", aurait dit le troisième secrétaire à l’ambassade d’Iran à Vienne.
Assadi était selon la justice allemande bien plus que cela : un membre du ministère iranien du renseignement (MOIS) dont la principale tâche est "l’observation intensive et la lutte contre des groupes d’opposition à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran". Il était aussi expert en explosifs lors de la guerre contre l’Irak.
On devrait savoir ce mercredi si l’affaire va être transférée au tribunal correctionnel d’Anvers.