Geen commentaar: Bart De Pauw, l’animateur-vedette au tribunal pour harcèlement compulsif
Stalking. Ce mot, encore peu courant dans le langage de tous les jours, va être beaucoup utilisé à partir de jeudi dans la presse flamande. C’est ce jour-là que le procès de la star du petit écran Bart De Pauw, pour harcèlement électronique, va se tenir devant le tribunal correctionnel de Malines. Une affaire qui fait du bruit.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/fe4853c9-c7d5-41b1-8f84-d5ab2df0acc5.png)
Publié le 10-01-2021 à 10h13 - Mis à jour le 15-01-2021 à 15h31
:focal(1275x858:1285x848)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/GVMZRXFRXFDUTGI37ASMENXXTI.jpg)
Bart De Pauw est une figure bien connue du paysage médiatique au nord du pays. En 1986, à seulement 17 ans, il tient un rôle dans l’émission humoristique "Meester, hij begint weer". Il accède ensuite à la célébrité avec "Schalkse Ruiters" à la fin des années 90 dans laquelle il fait fureur. Il va alors enchaîner les émissions et les séries télévisées dans lesquelles il se trouve devant la caméra mais aussi parfois derrière : "Het Geslacht De Pauw", "De Mol" ou "Willy’s en Marjetten". C’est - notamment - grâce à lui et à sa faculté d’affoler l’audimat que la maison de production Woestijnvis va devenir un géant de l’audiovisuel en Flandre. En 2008, il crée sa propre maison de production, Koeken Troef !, avec laquelle il poursuit un parcours sans faute avec des quiz et des séries de grande audience.
Cette belle carrière s’arrête cependant net le 10 novembre 2017. Bart De Pauw annonce lui-même, sur Facebook, que la VRT a rompu le contrat qui les liait depuis 30 ans. Dans son message, il invoque le mouvement #MeToo et l’affaire Weinstein qui avait éclaté un mois plus tôt et dont il serait, en somme, une victime collatérale. On lui reprocherait d’avoir envoyé des SMS avec un caractère "coquin". Il hausse les épaules. "Les gens me connaissent. Je suis un comique. Un vantard. Quelqu’un d’affectueux aussi."
Contrat rompu
Selon De Standaard, c’est l’actrice Maaike Cafmeyer - connue notamment pour avoir joué le rôle de la femme de Bart De Pauw dans "He Geslacht De Pauw" - qui aurait déclenché l’affaire. Elle aurait été ébranlée par l’aveu d’une jeune actrice qui, en pleurs sur un plateau de tournage, lui a expliqué que l’animateur-vedette lui avait envoyé des SMS durant toute la nuit et l’avait ainsi empêchée de dormir. Maaike Carfmeyer, qui avait été victime précédemment du même comportement et qui se rend compte que ce comportement est loin d’être terminé, se confie à la direction de la VRT. Et l’affaire commence.
Neuf cents SMS en trois semaines
La justice ouvre d’elle-même une enquête. Elle se rend compte de l’ampleur du problème. Au total, 9 femmes se constitueront partie civile. Des actrices connues en Flandre - Maaike Cafmeyer, Lize Feryn et Liesa Naert - ou d’anciennes collaboratrices du présentateur qui, pour fuir ses avances, ont parfois choisi de quitter l’univers des médias. Aux enquêteurs, certaines d’entre elles ont dit avoir reçu jusqu’à 900 SMS en 3 semaines, souvent la nuit et parfois avec des contenus à caractère sexuel.
Dans un communiqué diffusé cette semaine, les neuf femmes ont dit regretter que "cela doive passer par les tribunaux" et que la seule chose qu’elles veulent, "c’est que les comportements déplacés actuels cessent".
Selon certaines études, entre 12 et 16 % des femmes et de 4 à 7 % des hommes sont victimes de ce genre de harcèlement compulsif.