Un jeune homme meurt après un baptême estudiantin : "À ce stade, on ne sait rien"
Des étudiants ont tenté de le réanimer, en vain. Une autopsie est prévue ce mardi.
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Publié le 02-11-2021 à 06h34 - Mis à jour le 02-11-2021 à 09h10
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Un jeune homme de 19 ans a perdu la vie, vraisemblablement dans la nuit de samedi à dimanche, dans une propriété privée située à Gedinne, dans la province de Namur.
A., un étudiant né en septembre 2002, a été retrouvé inconscient, dimanche matin, après avoir passé une soirée avec d’autres étudiants. Le jeune homme a été découvert, inanimé, par des étudiants infirmiers. Ils ont tenté de le réanimer avant l’arrivée des services des secours. Mais ces derniers, une fois sur place, n’ont pu que constater le décès.
Les circonstances du drame demeurent inconnues. Le jeune homme a passé la soirée dans un baptême étudiant organisé par divers cercles étudiants de la province de Namur. Selon les premiers éléments de l’enquête, A. a été vu durant toute la soirée sans qu’il n’y ait quelque chose de particulier à signaler. Il a participé aux activités organisées durant cette soirée puis est allé dormir sans qu’aucun incident ne soit rapporté. Près de 300 personnes participaient à ce baptême estudiantin.
"Il y a eu une première partie de soirée durant laquelle les étudiants participaient à une série d'épreuves successives comme ingurgiter de la nourriture pour animaux ou encore se coucher dans une baignoire de sang. Une sorte de parcours initiatique avant de passer devant un membre du comité. Il n'y avait pas d'alcool durant ce baptême. Par contre, après ces épreuves, il coulait à flots", a indiqué le procureur du Roi de Namur, Vincent Macq, lors d'un point presse qui s'est tenu ce dimanche soir à Gedinne.
Une enquête a été ouverte. Le laboratoire scientifique, un médecin légiste et le parquet de Namur sont descendus sur place dimanche. "On a déjà fait un premier tri mais une série de personnes doivent encore être entendues. On doit retracer la chronologie de la soirée de la victime. À ce stade, on ne sait rien du possible lien entre l'organisation de la soirée et le décès. Les étudiants ont été réunis dans une salle dimanche matin à l'initiative du bourgmestre de Gedinne. Ils étaient dignes et très touchés", a précisé le procureur Vincent Macq.
Des premiers prélèvements ont été réalisés dimanche et une autopsie du jeune homme sera réalisée ce mardi.
Une charte et des règles éthiques
À l’heure actuelle, aucun élément ne permet d’établir un lien entre la mort de A. et cette soirée étudiante. Le procureur du Roi a d’ailleurs précisé que le corps du jeune homme ne présentait aucune lésion ni trace de violence ou d’intervention extérieure.
Mais ce nouveau drame remet malgré tout en lumière les dérapages durant les soirées folkloriques où les baptêmes estudiantins prennent parfois des allures de bizutage.
En février 2020, les universités et hautes écoles du pays s’étaient accordées sur un socle de règles éthiques pour encadrer les baptêmes. La charte vise notamment à interdire les traitements dégradants, les attentats à la pudeur, les propos racistes et les chants sexistes.
Mais des dérapages ont toutefois été constatés depuis lors. Le 16 octobre, un cercle de l’ULB a d’ailleurs vu ses activités suspendues après que des étudiants nus ont mimé, en pleine journée, des actes à caractère sexuel.
L’affaire Sanda Dia
Dans des cas plus extrêmes encore, certains baptêmes estudiantins virent au drame. Ce fut le cas pour Sanda Dia en décembre 2018. Cet étudiant de 20 ans de la KU Leuven a succombé à un baptême en vue de rejoindre le cercle Reuzegom. Il avait dû avaler une quantité importante d'alcool, de la nourriture pour animaux et une mixture dans laquelle une souris avait été broyée, avant de creuser un trou dans lequel il devait s'installer avant d'être arrosé d'eau glacée. La seule opportunité pour se réchauffer était d'être aspergé d'urine. Sanda Dia avait perdu connaissance en sortant du trou. Emmené aux urgences, il a succombé quelques jours plus tard.
Dix-huit personnes ont été renvoyées devant le tribunal correctionnel d’Hasselt. Les prévenus risquent jusqu’à 15 ans de prison.