Prison de St-Gilles: le bourgmestre prend un arrêté pour limiter la population carcérale

Le bourgmestre Charles Picqué a pris mardi matin un arrêté pour limiter la population carcérale à la prison de Saint-Gilles, qui interdit au propriétaire et à son gestionnaire d'autoriser les nouvelles entrées de détenus, a indiqué mardi matin son cabinet.

Un recours en suspension ou annulation peut être introduit devant le Conseil d'Etat. "J'ai, à de nombreuses reprises, attiré l'attention sur les risques de surpopulation dans la prison et les conditions sanitaires qui y sont liées", fait remarquer Charles Picqué. "Le plafond de 850 détenus est largement dépassé et ce en pleine reprise de l'épidémie de Covid".

Il ajoute que les policiers locaux sont régulièrement sollicités pour remplacer le personnel pénitencier quand celui-ci fait grève pour protester contre ses mauvaises conditions de travail. Cette mobilisation s'effectue, selon lui, au détriment de la sécurité de la population des communes de la zone. Le bourgmestre appelle le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne à prendre rapidement les mesures nécessaires afin d'assurer un retour à la normale.

Des remous avaient agité le personnel de la prison de Saint-Gilles dans les premiers jours du mois de novembre en raison de la surpopulation carcérale (903 détenus le 2 novembre pour une capacité maximale fixée à 850) et du manque d'effectif. Un préavis de grève avait été déposé par la FGTB et le SLFP pour la prison de Bruxelles (Saint-Gilles, Forest et Berkendael). Des engagements avaient en réponse été pris par la direction et des transferts vers d'autres prisons devaient être organisés pour rétablir la situation.

Le délégué syndical CGSP Laurent Lardinois explique que le préavis avait été suspendu jusqu'au 6 décembre dans l'attente de voir les engagements se concrétiser, mais étant donné que la situation stagne, la base va être à nouveau consultée. Les agents pénitentiaires devront décider s'ils souhaitent ou non le réactiver.

Laurent Lardinois avance que la prison de Saint-Gilles compte ce mardi 910 détenus. "La situation est cauchemardesque à la prison, avec une surpopulation qui atteint des taux qu'on n'a jamais connus", observe le syndicaliste. "Les conditions de travail se dégradent de jour en jour. La situation devient intolérable. La direction n'a pas trouvé de solution pour faire transférer les détenus en surnombre. On se retrouve dans une impasse pour le moment. (...) On soutient donc complètement l'initiative de Charles Picqué, qui a pris conscience de l'ampleur du problème au sein de l'établissement et qui prend ses responsabilités comme bourgmestre."


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