La détention préventive d'Herman Van Holsbeeck prolongée d'un mois
La détention préventive d'Herman Van Holsbeek a été prolongée d'un mois, lundi, par la chambre du conseil, a indiqué le parquet fédéral.
- Publié le 24-01-2022 à 20h30
- Mis à jour le 24-01-2022 à 21h08
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L'ancien manager du Royal Sporting Club Anderlecht (RSCA) a été placé mercredi en détention par le juge d'instruction bruxellois Michel Claise. M. Van Holsbeeck avait été inculpé en 2019 pour blanchiment d'argent et faux, mais de nouveaux éléments d'enquête ont conduit à son placement sous mandat d'arrêt. Ses avocats avaient plaidé lundi sa remise en liberté, contestant ces nouveaux éléments. La défense peut faire appel de cette décision.
Le parquet fédéral et le juge d'instruction bruxellois Michel Claise enquêtent depuis un certain temps sur des pratiques frauduleuses dans le milieu du football belge. Sont visés notamment des montages financiers entourant les transferts de plusieurs joueurs. Herman Van Holsbeeck est soupçonné d'avoir perçu une commission pour ces transferts à l'insu du RSCA.
L'agent de joueurs Christophe Henrotay avait lui aussi été inculpé dans ce dossier, puis remis en liberté sous conditions. Un de ses collaborateurs en région liégeoise, Christophe Cheniaux, avait également été inculpé pour blanchiment d'argent, corruption privée, association de malfaiteurs, faux et usage de faux.
"Tous les éléments qui se trouvent dans le dossier, tout ce qui est reproché à M. Van Holsbeeck, tout est connu depuis septembre 2019", ont déclaré Mes Daniël Spreutels et Alexandre Wilmotte lundi. "Tout le dossier-Henrotay, comme on l'appelle à présent, est connu depuis la première audition, au même titre que tous les autres éléments, et nous avons déjà fourni des explications détaillées durant les différentes auditions par les enquêteurs et le juge d'instruction."
"Nous ne pouvons tolérer que quelqu'un soit envoyé en prison sur base de prétendus éléments nouveaux, alors qu'ils sont connus depuis des années", ajoutent les avocats. "Il y a eu des enquêtes supplémentaires depuis lors, mais M. Van Holsbeeck a répondu à toutes les questions des détectives et du juge d'instruction ces dernières années."
Pour ceux-ci, il n'y a aucun risque de collusion. "S'il l'avait voulu, M. Van Holsbeeck aurait pu, pendant ces deux dernières années, s'arranger avec d'autres suspects. Cela ne s'est pas produit. Il n'y a donc aucune raison de le garder en prison, surtout à un moment où il est aux prises avec des problèmes de santé."
Les conseils de l'ancien manager soulignent qu'il existe plusieurs enquêtes sur des abus dans le football et qu'elles se recoupent. "A Hasselt et Bruxelles, des enquêtes sont en cours avec les mêmes personnes, et pour des faits liés les uns aux autres. (...) Entre-temps, 57 personnes sont suspectées mais notre client est le seul en prison", s'étonnent Mes Spreutels et Wilmotte. "Un homme de 67 ans, qui n'a jamais eu le moindre problème et qui mène une vie respectable. C'est inacceptable."
"M. Van Holsbeeck souffre de cette situation mais il est déterminé à riposter", concluent les avocats. "Il n'a pas reçu d'argent et fera tout pour le prouver."