Trois meurtres mystérieux à Kessel-Lo : "Personne ne comprend ce qui leur est arrivé..."
À Kessel-Lo, 3 personnes ont perdu la vie dans une attaque au couteau dans une maison.
Publié le 13-06-2022 à 11h00 - Mis à jour le 13-06-2022 à 11h01
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Trois heures du matin, dans la nuit de vendredi à samedi. Quelques riverains de la Zavelstraat à Kessel-Lo (Brabant flamand) sont réveillés par de terribles aboiements qui s’échappent du numéro 126. Les deux bullodgs de la famille font tellement de bruit qu’un des voisins pressent que quelque chose d’anormal se produit. L’arrivée en nombre de la police lui donne raison. Quelques instants plus tard, les agents font une première macabre découverte dans le couloir de l’habitation. Un corps, lardé de coups de couteau au niveau de la nuque et du ventre, gît dans l’entrée, témoigne une voisine. Un peu plus loin, deux autres corps sans vie sont découverts ; eux aussi présentent de violentes traces de coups de couteau.
Peu avant, l’une des trois victimes était parvenue à téléphoner à la police. Dans un dernier souffle, elle avait parlé de "coups de couteau" et d’une "bagarre".
Le parquet a immédiatement ouvert une enquête. Les trois corps sont ceux d’Anita D. (54 ans), de son fils Wesley P. (23 ans) et de l’ami de ce dernier, Rik (47 ans). "Rikkie" était gracieusement hébergé par la dame depuis janvier en raison de problèmes d’argent.
"À 7 h du matin, la police s'est présentée chez moi", raconte Kevin (26 ans), frère de Wesley et fils d'Anita. L'homme vit avec sa femme à quelques kilomètres du lieu du drame. "Ils ont immédiatement dit que mon frère et ma mère étaient morts, vraisemblablement de coups de couteau. Je ne pouvais pas y croire au début. Je n'y crois toujours pas, en fait. La police n'a pas pu nous dire grand-chose. Personne ne comprend ce qui leur est arrivé…"
Au fur et à mesure, de plus en plus de policiers investissent les lieux. Les quatre chiens de la famille sont amenés, ensanglantés, au chenil : l’un des bouledogues aurait été blessé. Des dizaines de policiers fédéraux ratissent le quartier. Un hélicoptère fait le tour de la maison. Des puits d’égout sont ouverts. Les agents fouillent les champs et les bois à l’arrière.
Un habitant du quartier qui vit deux maisons plus loin témoigne : "Lorsque mon voisin s'est rendu dans son jardin, il a constaté que son petit portail était ouvert. C'est curieux, car il est toujours soigneusement fermé. Cela donnait l'impression que quelqu'un était passé par là pour s'enfuir via le bois."
Le quadrillage des environs suggère que la police recherche une ou plusieurs autres personnes impliquées, ou un ou plusieurs auteurs. "Les enquêteurs envisagent toutes les pistes", admet Sarah Callewaert, porte-parole du parquet. Mais de premiers indices indiquent que l'auteur serait une tierce personne.
La famille ne semble pas croire la première piste, celle des trois colocataires qui s'entretuent après une dispute. "Pendant notre enfance, la relation avec maman n'était pas toujours simple, mais dernièrement ça se passait bien", justifie Kevin.
Selon le voisinage, Anita, qui éduque seule ses enfants depuis la mort de son mari, n'aurait jamais vraiment réussi à les maîtriser. Wesley et son troisième frère, Jordy, qui ne vit plus à la maison, ont été condamnés en 2019 pour vols et tentatives de vol. Et les trois frères perturbaient régulièrement la vie du quartier. "Mais récemment, nous nous étions calmés, surtout pour notre mère", dit Kevin. "Je ne vois pas pourquoi ils se seraient poignardés. Et il fallait nous passer sur le corps avant de s'en prendre à notre mère. Elle était tout pour nous."
"Depuis une semaine, trois hommes circulaient dans la rue et autour de la maison", confie un autre membre de la famille. "Il s'agit d'un règlement de compte. Ils ont tué de sang-froid Anita et Wesley, pour Dieu sait quelle raison." On ne sait pas si Wesley ou son colocataire Rik avaient des ennemis. "Ce que nous savons, c'est que maman n'a rien à voir avec ça", conclut Kevin. "Elle était bien trop gentille. Elle laissait entrer tous ceux qui avaient besoin d'aide, même si elle n'était pas riche elle-même. Maintenant, cette bonté l'a tuée."