La cybercriminalité est désormais durablement implantée en Belgique
La hausse est continue, même si on n’a pas connu en 2021 d’explosion comme en 2020.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/0906a181-9f27-446f-986d-ad9375b3fa83.png)
- Publié le 04-08-2022 à 21h37
:focal(1275x858.5:1285x848.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/S7KS3CNXQFGDFIYN4EJKAR4TOM.jpg)
C’est une tendance qui se confirme depuis quelques années dans les statistiques de criminalité établies par la police fédérale : la cybercriminalité est en hausse constante. L’année 2021 n’a pas dérogé à la règle, même si cette augmentation y a été moins nette que les années précédentes.
Ces chiffres, compilés depuis 2000, doivent toutefois être interprétés avec prudence car ils sont influencés par la propension à porter plainte et l’évolution des techniques d’enquête.
En 2021, 47 560 infractions à la loi en matière de criminalité informatique ont été enregistrées, ce qui représente une hausse de 6,9 % par rapport à 2020, montrent les chiffres qui ont été publiés jeudi.
Le recours à Internet et à la technologie de plus en plus fréquent explique l’augmentation continue. Par rapport à 2017, où l’on avait enregistré 21 605 faits, il y a plus qu’un doublement (+120 %).
Rien qu’en matière de phishing ("hameçonnage", qui consiste à leurrer une personne pour l’inciter à communiquer des codes, mots de passe, principalement bancaires.), 8 329 faits ont été enregistrés en 2021.
Il s’agit d’une augmentation de 10,7 % (+804 faits) par rapport à 2020. Cette tendance à la hausse se poursuit donc, même si, note la police fédérale, le nombre de faits n’a cette fois pas triplé comme ce fut le cas en 2020.
La fraude par Internet
En dehors des strictes infractions à la loi sur la criminalité informatique, d’autres délits classiques sont également de plus en plus commis grâce aux moyens informatiques.
La fraude par Internet est un bel exemple de ce type de délit. Cette fraude concerne toutes les formes d’escroquerie commises via Internet : fraude liée aux achats ou aux ventes en ligne, fausse loterie, mais aussi la fraude à l’amitié, à l’identité.
En 2021, pas moins de 38 186 faits ont été enregistrés concernant la fraude par Internet. Il s’agit d’une légère hausse (+3,7 % ou +1 363 faits) par rapport à l’année précédente. Une augmentation exponentielle comme en 2020 (+44,4 % par rapport aux chiffres de 2019) n’a pas eu lieu.
Un autre point d’attention concerne les infractions à la loi football. Sans surprise, leur nombre avait fortement chuté en 2020 en raison de la crise du Covid et de la fermeture des stades.
L’année dernière, 501 infractions ont été enregistrées : c’est à peine plus qu’en 2019 (489 faits) mais la plupart des infractions ont été enregistrées au second semestre, soit quand la situation dans les stades s’est normalisée.
Il paraît donc clair que les incidents dans les stades repartent à la hausse, comme l’ont constaté également des pays voisins comme la France.
L’impact de la crise sanitaire s’est également fait sentir sur le nombre des faits de vol et d’extorsion. À la suite de l’instauration du télétravail, des restrictions de déplacements et de la fermeture de certains commerces, les chiffres avaient chuté entre 2019 et 2020.
En 2021, on a enregistré une légère augmentation (+2,9 %). Avec 224 015 faits, on reste toutefois loin des chiffres de 2017 à 2019 où la barre des 300 000 était franchie.
Les cambriolages au plus bas
En matière de cambriolages, on note à nouveau une baisse du nombre des faits : 43 572. La diminution est de l’ordre de 3,9 % par rapport à 2020 et de 30,8 % par rapport à 2019.
La baisse est quasi anecdotique pour les cambriolages dans les habitations. Mais avec 34 140 faits, on est là sur un nouveau plus bas historique. Entre 2011 et 2014, année où les chiffres ont commencé à baisser de manière continue, le cap des 70 000 faits était franchi.
La "pandémie" des violences sexuelles
Les autorités judiciaires entendent désormais s'attaquer aux violences sexuelles, décrites par le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, comme "une autre pandémie".
En dix ans, elles sont en effet au plus haut, notamment au sein du couple (203 en 2021 contre 124 en 2011), dans les transports publics (517 en 2021 contre 336 en 2011) et dans les "lieux accessibles au public" (1 334 en 2021 contre 1 151 en 2011). La disposition des victimes à porter plainte augmente en effet sensiblement.