A quoi s'attendre pour la première semaine de procès des attentats?
La première journée sera consacrée à l’identification des parties et aux explications de la présidente aux jurés.
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Publié le 04-12-2022 à 18h53
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C’est un procès que d’aucuns qualifient déjà d’historique. Le procès des attentats du 22 mars 2016, qui ont fait 32 morts à la station de métro Maelbeek et à l’aéroport de Zaventem, débute véritablement ce lundi. On n’entendra pas cette semaine la voix des neuf accusés présents pour s’exprimer sur les faits.
La première journée sera consacrée à l’identification des parties et aux explications de la présidente aux jurés. L’identification est une phase formelle : il s’agira, pour les accusés, de confirmer de simples données formelles comme le nom, la date et le lieu de naissance. On confirmera également les parties civiles déjà enregistrées.
Les jurés ne sont pas des professionnels de la justice. La présidente leur expliquera dans le détail ce que l’on attend d’eux et comment ils travailleront.
Le mardi 6 décembre débutera la lecture par les deux procureurs fédéraux de l’acte d’accusation. Il s’agit d’un exposé des faits et de l’enquête. La lecture se poursuivra mercredi et jeudi. Le document compte 469 pages en format A4.
La deuxième semaine ne comptera que deux journées d’audience, les lundi 12 et mardi 13 décembre, consacrées au dépôt d’éventuels actes de défense, soit des contestations de l’acte d’accusation, et aux nouvelles constitutions de parties civiles. Il n’y aura pas d’audiences les autres jours de la semaine en raison de la tenue d’un sommet européen qui mobilisera les forces de l’ordre.
La parole aux accusés le 19 décembre
Ce n’est que la semaine suivante, à partir du lundi 19 décembre, que le procès entrera dans le dur avec les interrogatoires des neuf accusés présents. Le dixième – Oussama Atar, considéré comme le commanditaire au départ de la Syrie – est réputé mort. Dans ce cadre, les interrogatoires de Mohamed Abrini et d’Osama Krayem, qui ont renoncé à se faire exploser à Zaventem et Maelbeek, sont très attendus. À condition qu’ils acceptent de s’exprimer. Mercredi dernier, lors de la constitution du jury, Krayem a refusé de se lever et de confirmer ses lieu et date de naissance. Ce qui n’augure rien de bon.
Trois semaines sont prévues pour les interrogatoires, ce qui nous mène au 13 janvier, car il n’y aura pas d’audience entre Noël et le Nouvel An.
Le procès entrera dans une nouvelle phase les 16 et 17 janvier avec les auditions de quelques “témoins de contexte”. La cour entendra le professeur Thomas Pierret, un expert en sociologie politique, spécialiste de l’Islam sunnite et de la Syrie, le professeur Philippe van Meerbeeck (UCL), psychiatre qui a tenté de cerner la psychologie du jeune kamikaze, les criminologues Fabienne Brion (UCL) et Corinne Torrekens (ULB) ainsi que trois médecins (un spécialiste en réadaptation, un ORL et une psychiatre) qui pourront expliquer les traumatismes subis par les victimes.
La cour abordera dès le 17 janvier le volet Zaventem avec les responsables du plan d’urgence à Bruxelles-National. Le lendemain, les proches des victimes décédées à l’aéroport ainsi que des personnes constituées parties civiles seront amenés à témoigner à la barre, et ce, jusqu’au mercredi 25 janvier. La cour abordera ensuite, suivant un schéma similaire, le volet Maelbeek jusqu’au jeudi 2 février.