Situation surprenante mercredi au procès des attentats: l'audience reprend... dans la pénombre
Situation surprenante mercredi après-midi au Justitia, où a lieu le procès en assises des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles.
Publié le 08-02-2023 à 15h18 - Mis à jour le 08-02-2023 à 17h23
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Une coupure de courant générale, due à une rupture de câble, affecte l'ancien site de l'Otan depuis 13h00 environ. Alors que l'audience aurait dû y reprendre à 13h15, après la pause déjeuner, elle n'a repris qu'à 14h30 et dans la pénombre dans un premier temps, le courant revenant finalement quelques minutes plus tard.
Les couloirs et la salle d'audience du Justitia étaient plongés dans le noir, les policiers et gardes de sécurité éclairant les allées de leurs lampes de poches ou à l'aide de leurs smartphones.
Dans la salle d'audience, il semblait toutefois y avoir de l'électricité pour alimenter les écrans géants et les micros. La présidente de la cour, venue s'enquérir de la situation, a dès lors décidé de poursuivre les débats, malgré ces conditions exceptionnelles.
Les accusés détenus ont pu prendre place dans le box qui leur est réservé. Quant aux avocats, certains étaient coincés au contrôle de sécurité à l'entrée du site, tout comme les nombreux témoins reconvoqués devant la cour pour répondre aux questions des parties à partir de ce mercredi après-midi. Ils ont finalement pu accéder au bâtiment du Justitia.
Au moment de la reprise, coup du sort, la lumière est progressivement revenue.
La présidente a décidé de commencer l'audience de l'après-midi par les questions des parties (parties civiles, défense et ministère public) aux pompiers et policiers qui sont intervenus en tout premier à l'aéroport de Zaventem et dans la station de métro Maelbeek le jour des attaques. Cela afin de les libérer au plus vite, étant donné leur état de stress, a-t-elle justifié.
Le témoignage de certains premiers intervenants clôturé après quelques questions
Les tout premiers intervenants sur les lieux des attentats du 22 mars 2016 à l'aéroport de Zaventem et dans la station de métro Maelbeek sont revenus mercredi après-midi devant la cour d'assises de Bruxelles afin que les parties (parties civiles, défense et ministère public) puissent leur poser d'éventuelles questions concernant leur témoignage, qui a eu lieu au début de la présentation de l'enquête, en décembre et début janvier. Initialement prévue pour la fin de journée, la séance de questions à certains des pompiers et policiers intervenus en premier sur les lieux des attaques a été avancée par la présidente afin de les libérer au plus vite étant donné leur état de stress.
Visiblement fort affectés, quatre policiers et pompiers, dont l'un avait demandé à être accompagné du chien d'assistance aux victimes, se sont présentés devant la cour. Le cinquième témoin prévu a déposé un certificat médical et n'était donc pas présent. La présidente de la cour, Laurence Massart, a indiqué qu'elle réfléchirait à un moyen de le faire éventuellement venir une fois qu'il serait rétabli.
Le parquet, premier à être invité à questionner les quatre hommes, leur a simplement demandé si ceux-ci acceptaient d'être remerciés.
Me Aline Fery a ensuite pris la parole au nom des parties civiles pour s'assurer que les premiers intervenants avaient bien agi dans un périmètre qui n'était pas encore sécurisé. Ce à quoi les intéressés ont répondu par l'affirmative. Les réponses ont en revanche été divisées sur la question de leur conscience des risques au moment de leur intervention. "On a tous conscience de ce que l'on fait", a répondu un policier. "Je me souviens avoir la main sur mon arme en permanence, car je m'attends à entendre tirer à tout moment", a-t-il ajouté. L'un des pompiers a en revanche affirmé qu'il s'était rendu compte du danger qu'il courait "au fur et à mesure".
L'avocate a ensuite demandé aux quatre hommes s'ils savaient à combien de reprises ils avaient dû évacuer les lieux à Zaventem, mais aucun n'a été en mesure de répondre. Après ces trois questions, les parties civiles se sont jointes aux remerciements formulés par le parquet.
La défense n'avait aucune question pour ces témoins.
Au terme de cette séance de questions d'à peine quelques minutes, la présidente de la cour a définitivement clôturé le témoignage de ces premiers arrivants, en les remerciant profondément pour leur présence. "Merci d'être venus et d'être revenus, je sais à quel point cela vous a été pénible", a-t-elle conclu.