Cocaïne, cannabis, dealers armés : Namur n’est plus épargnée par le narcotrafic
Une fois arrivée en terres anversoises, la drogue circule ailleurs en Belgique. C’est le cas de Namur. La capitale wallonne est même de plus en plus confrontée aux trafics de stupéfiants.
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Publié le 22-03-2023 à 06h35
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Anvers est devenue une ville incontournable pour les trafiquants de drogue. En début d’année, les autorités ont annoncé qu'en 2022, 110 tonnes de cocaïne ont été saisies au port – principale porte d’entrée de la cocaïne en Europe. Une fois arrivée en terres anversoises, la drogue circule ailleurs en Belgique. Si Bruxelles est l’une des destinations privilégiées, d’autres grandes villes du pays sont concernées. C’est le cas de Namur.
La capitale wallonne est même de plus en plus confrontée aux trafics de stupéfiants et aux autres formes de criminalité qui en découlent, faisant croître le sentiment d’insécurité des habitants, surtout dans les quartiers proches de la gare.
De la drogue saisie dans quasi toutes les opérations de police
Toutefois, le quotidien des Namurois est à mille lieues de celui des Anversois où les jets de grenades sur les façades – bien souvent des actes d’intimidations entre trafiquants – sont devenus presque banals. D’ailleurs, les quantités de drogue saisies ne se calculent pas en tonnes dans le Namurois. “La plus grosse saisie de cannabis à Namur, c’était 22 kg, avancent Peter Huybrechts, commissaire divisionnaire et directeur des opérations de la police de Namur, et le commissaire Stéphane Momin, chef du Service Enquêtes&Recherches (SER) à la police de Namur. Cela peut paraître anecdotique comparé aux saisies anversoises, mais cela reste préoccupant et cela ne doit pas être banalisé”.
En 2022, 36 opérations ont été menées (soit 2 681 heures de travail) par la police et la plupart concernaient des dossiers de stups. “En fait, même lorsque l’opération concerne d’autres méfaits, on retrouve presque systématiquement de la drogue.” En 2022, 535 personnes ont été interpellées et, là aussi, les faits concernent principalement la drogue (tant la détention et la consommation que la vente), contre 558 personnes en 2019, 542 en 2020 et 426 en 2021.
”Si l’on compare les chiffres, on constate une recrudescence qui s’explique par deux choses, précise Laurence Mossiat, porte-parole de la Zone de Police. Ainsi, 2020 a été marquée par la crise sanitaire. Forcément, avec les confinements, la criminalité s’est déplacée. Par exemple, les deals de rue étaient logiquement moins nombreux. Le Covid étant derrière nous, la police se remobilise et on le voit dans les chiffres. Mais il ne faut pas oublier que ces statistiques sont le reflet de l’activité policière, pas de la criminalité réelle. Il y a un chiffre noir à prendre en considération.”
Dans tous les cas, la police namuroise ne veut pas baisser les bras face aux trafics de stupéfiants. Et continue à sévir. Depuis janvier, six grandes opérations ont déjà été menées.