Procès des attentats à Bruxelles: Hervé Bayingana Muhirwa est un "traumatisé qui s'ignore", selon un pasteur proche de lui

Hervé Bayingana Muhirwa a été marqué par le génocide au Rwanda, a expliqué mardi devant la cour d'assises de Bruxelles, au procès des attentats du 22 mars 2016, un pasteur qui est proche de la famille de cet accusé.

Procès des attentats à Bruxelles - Témoins de moralité pour Hervé Bayingana Muhirwa et des experts psy pour Abdeslam mardi
Hervé Bayingana Muhirwa a été marqué par le génocide au Rwanda, a expliqué mardi devant la cour d'assises de Bruxelles, au procès des attentats du 22 mars 2016, un pasteur qui est proche de la famille de cet accusé. ©BELGA

Pour le témoin, le Laekenois de 38 ans est un rescapé de guerre, un "traumatisé qui s'ignore", qui avait besoin d'un entourage et s'est tourné vers l'Islam. Selon lui, il a fait des "erreurs de jugement" en côtoyant des personnes radicalisées, mais il serait "injuste de lui faire porter le poids des attentats".

"La famille d'Hervé a vécu le génocide au Rwanda, puis le déracinement pour rejoindre l'Ouganda, et un second déracinement pour venir en Belgique, à Molenbeek-Saint-Jean. Elle a ensuite vécu la mort de Nicolas [frère d'Hervé], dont les circonstances restent encore inconnues", a raconté le pasteur.

À la question de la présidente de savoir si l'accusé a manqué d'un référent dans son enfance, le témoin a répondu par l'affirmative. "Certainement oui. Et la condition sociale joue un rôle aussi. Le cas d'Hervé est un cas d'école. Je veux dire qu'il est évident qu'il y a des endroits où les prêcheurs de la haine agissent plus facilement, là où la précarité et le mal-être des jeunes sont présents. Dans une autre région ou une autre commune, Hervé n'aurait peut-être pas fait ces rencontres [avec certains autres accusés, musulmans radicaux]".

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Hervé Bayingana Muhirwa était-il renfermé sur lui-même, comme un "volcan prêt à entrer en éruption", a tenté de savoir la présidente. "C'est difficile à dire. Il y a toujours cette peur de parler du génocide rwandais, de s'ouvrir. C'est connu dans la communauté rwandaise, car il y a cette crainte qu'aujourd'hui encore on subisse les conséquences de ce que l'on révèle", a expliqué l'homme d'Église.

Pour terminer, ce dernier a livré son impression, non sans émotion. "La justice doit toujours être empreinte de miséricorde, surtout pour ce rescapé du génocide rwandais. C'est un traumatisé qui s'ignore, il a vécu tant de souffrance... Je suis du côté des victimes, mais lui faire porter le poids de ces attentats sera injuste. Il est ce qu'il est, mais il n'est pas un danger public. Il a fait des erreurs de jugement j'en suis convaincu, mais elles ne méritent pas de le condamner pour ces attaques".

La cour a également entendu mardi matin un responsable de la Croix-Rouge, où Hervé Bayingana Muhirwa a travaillé. Celui-ci l'a décrit comme quelqu'un de "réservé, très calme, comme tous les Rwandais". Ce témoin a précisé qu'il n'a vu "aucun signe avant-coureur de radicalisme" chez cet homme qu'il a présenté comme un bon employé.

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