Le parquet réclame la condamnation d'Abdeslam comme "coauteur" des attentats de Bruxelles, pour avoir fourni une "aide essentielle"
Après Osama Krayem et Ali El Haddad Asufi, c'est au tour de Salah Abdeslam d'être considéré comme "coauteur".
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- Publié le 01-06-2023 à 12h42
- Mis à jour le 01-06-2023 à 14h05
Le parquet fédéral belge a réclamé jeudi la condamnation de Salah Abdeslam comme "coauteur" des attentats jihadistes qui avaient fait 32 morts à Bruxelles en mars 2016, quatre mois après les attaques du 13 novembre 2015 en France.
"Pas besoin de connaître les détails, la date et la cible précise, pour être coauteur d'une attaque terroriste", a déclaré la procureure fédérale Paule Somers, en rappelant que le Français avait été arrêté et emprisonné quatre jours avant les attaques. "Il a porté assistance en toute connaissance de cause à la cellule" à l'origine des attentats, selon elle.
Salah Abdeslam a fourni une "aide essentielle" à la préparation des attentats du 22 mars 2016, a martelé jeudi la procureure fédérale Paule Somers devant la cour d'assises de Bruxelles. C'est lui qui est allé chercher quatre protagonistes clé du dossier en Autriche et en Hongrie avant de les ramener à Bruxelles. À son arrestation quatre jours avant les explosions à Zaventem et Maelbeek, il n'a ensuite rien dit qui aurait pu compromettre le projet et sauver les victimes. "Salah Abdeslam est acquis aux thèses de l'Etat islamique. En connaissance de cause, il a la volonté de participer aux projets de la cellule bruxelloise après y avoir réfléchi", a repris la procureure. Par surcroît, l'accusé a bel et bien posé des "actes participatifs" aux assassinats et tentatives d'assassinats terroristes.
"C'est lui qui est allé chercher à Ulm, en Autriche, MM. Ayari et Krayem Il leur a donné de faux papiers. Cet élément avait été retenu au procès des attentats de Paris, mais il l'est à nouveau dans notre dossier."
Salah Abdeslam est également allé rechercher Najim Laachraoui et Mohamed Belkaïd en Hongrie.
"C'est un élément de participation essentielle aux assassinats et tentatives d'assassinats terroristes. Sans cette aide, les attentats de Bruxelles n'auraient pas pu avoir lieu", a insisté la procureure.
Le parquet fédéral reproche aussi à Salah Abdeslam de ne pas avoir dénoncé ses comparses lors de son arrestation, le 18 mars 2016, à la suite d'un assaut policier à la cache de la rue du Dries à Forest trois jours plus tôt. "Il n'a donné aucun élément permettant de détecter les préparatifs en cours. Il dit n'avoir jamais vu et ne pas connaitre les frères El Bakraoui. Il nie avoir jamais été à Ulm. Pourquoi, sinon pour cacher ce qui se préparait?", a signalé Mme Somers.
Enfin, la procureure a soutenu que la fuite suivie de l'arrestation d'e Salah Abdeslam le 18 mars ne pouvait pas l'extraire de ses responsabilités dans la commission des attaques à Zaventem et Maelbeek. "Les actes positifs de sa participation avaient déjà été réalisés."