Procès des attentats à Bruxelles : la requalification en assassinat demandée pour un homme mort du cancer après les attentats
Il avait été contraint d'arrêter son traitement médicamenteux à la suite des attentats du 22 mars 2016.
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- Publié le 07-06-2023 à 14h58
Me Carine Doutrelepont a succédé mercredi à ses confrères Mes De Clerck et Estenne pour demander, elle aussi, une requalification des faits de tentative d'assassinat dans un contexte terroriste en assassinat dans un contexte terroriste pour un homme décédé d'un cancer à 49 ans après avoir été contraint d'arrêter son traitement médicamenteux à la suite des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles.
Le cas de ce dernier diffère de celui de Shanti De Corte et de la victime évoquée par Me Estienne dans la mesure où il n'était en rien une personne fragile avant les attaques, a expliqué l'avocate.
Cet homme se battait déjà contre le cancer avant le 22 mars 2016 mais les médicaments qu'il prenait semblaient très efficaces dans son cas et la maladie était sous contrôle. Le traitement devait toutefois rester ininterrompu et engendrait plusieurs effets secondaires, notamment des saignements et une cicatrisation plus lente.
Grièvement blessé lors de l'explosion dans la station de métro Maelbeek, la victime n'a eu d'autre choix que d'arrêter ses médicaments contre le cancer pour pouvoir guérir de ses blessures. Le cancer a ainsi repris sa progression et a fini par le tuer un an et sept mois plus tard, le 28 octobre 2017.
En plus d'un syndrome post-traumatique, "ses enfants ont décrit sa colère et son incompréhension face à l'arrêt forcé de ses médicaments, mais il devait guérir avant que le traitement puisse reprendre. C'était une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Si la maladie reprenait, il n'y avait pas d'autres options", a raconté l'avocate, qui défend les deux fils. "Il a dit à ses fils qu'au final, il aurait préféré y rester."
"La suspension du médicament après les attentats a eu une incidence directe sur la progression de la maladie", a affirmé Me Doutrelepont. "Il a survécu un an et sept mois après l'arrêt de son traitement, sans cela il aurait pu vivre deux à quatre ans de plus. Il est donc certain qu'il s'agit d'une mort prématurée. La requalification en assassinat dans un contexte terroriste s'impose donc."