Les militants de Code Rouge préparent une action massive de désobéissance civile pour paralyser Engie
Les activités du groupe énergétique français risquent d’être perturbées entre le 5 et le 9 juillet. On ne peut pas interdire les réunions de formation de Code Rouge, indique la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), en réponse à une question parlementaire.
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- Publié le 03-07-2023 à 15h29
- Mis à jour le 03-07-2023 à 16h04
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Les activités d’Engie risquent d’être perturbées entre le 5 et le 9 juillet. En cause : une (nouvelle) action massive montée par Code Rouge contre “l’entreprise la plus polluante de Belgique”. Les activistes de ce mouvement de désobéissance civile soutenu par différentes organisations (Youth for Climate, le réseau Ades, la Fédération des services sociaux, les Jeunes anticapitalistes…) et groupes d’action (Greenpeace, Extinction Rebellion, Stop Alibaba and co…) n’en sont pas à leur coup d’essai.
En octobre 2022, des centaines de militants de Code Rouge avaient bloqué les sites Total Énergies de Feluy (Hainaut) et de Wandre (Liège), paralysant l'entreprise.
Après Total Énergies…
Ils s’en prennent cette fois à Engie, sans dévoiler leurs cibles précises. Les préparatifs sont discrets, pour préserver l'effet de surprise et la réussite de l'opération. Pourquoi le groupe industriel énergétique français ? La crise climatique, énergétique, sociale et économique plonge les classes populaires et moyennes dans la pauvreté ; les plus vulnérables sont rendus encore plus pauvres par des factures d’énergie colossales et “pendant ce temps, les grandes entreprises fossiles comme Engie font d’énormes profits”, justifie Code Rouge.
En enfreignant délibérément les lois, le mouvement dit s’inscrire dans une longue histoire de luttes sociales, “où la résistance légitime s’oppose au pouvoir d’entreprises qui font passer le profit de leurs actionnaires avant les gens et le vivant”. Pour participer à l’action, il faut envoyer un message à Code Rouge.
Des protections constitutionnelles
Une legal team (équipe juridique) se tient à disposition des participants en cas d’arrestation ou de confrontations avec la police. Dans une question écrite à la ministre de la Justice, le député Vincent Scourneau (MR) s’émeut pour sa part des formations organisées par Code Rouge pour franchir un barrage de police, envahir des sites d’entreprises, entraver la circulation de convois ou encore s’attacher à des grilles. Il y a lieu de s’étonner de la tenue de telles formations “qui, in fine, n’ont pour objectif que de complexifier la tâche de nos policiers, déjà confrontés à des situations difficiles sur le terrain”, déplore le bourgmestre de Braine-l’Alleud. Qui interroge la ministre de l’Intérieur sur sa position : envisage-t-elle de légiférer en la matière ?
Les formations organisées par Code Rouge bénéficient des protections constitutionnelles de liberté de réunion, d’association et d’expression, répond Annelies Verlinden (CD&V). Comme une inscription préalable est obligatoire pour ces formations, ces dernières doivent être considérées comme des réunions privées, poursuit la ministre de l’Intérieur. En plus de la protection de la liberté de réunion, elles bénéficient donc aussi de celle liée à l’inviolabilité du domicile.
”Pas opportune”
On ne peut donc pas imposer d’autorisations préalables. Des mesures répressives ne sont possibles que lorsque les activités de la réunion donnent lieu à des troubles sur la voie publique, poursuit la ministre CD&V.
Sur base des informations actuellement à sa disposition concernant la composition, le répertoire d’action et les modes opératoires de Code rouge, “les réunions de cette plate-forme civile ne peuvent être considérées comme des réunions interdites par la loi sur les milices privées ou par le Code pénal”, estime Annelies Verlinden. Elle ajoute : “Une initiative législative visant à interdire ce type de formation n’est pas opportune.”