Conducteur de quad abattu à Oupeye: Domenico a été inhumé, l'enquête se poursuit
Une semaine après cette intervention policière qui s’est mal terminée à Oupeye (Liège), la tension est toujours palpable dans la région.
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- Publié le 25-08-2023 à 19h51
- Mis à jour le 25-08-2023 à 19h52
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Le 18 août dernier, Domenico, 30 ans, meurt à la suite d’un tir policier après un refus d’obtempérer alors que le jeune homme circulait à vive allure sur son quad dans les rues d’Oupeye (Liège). Le chauffeur aurait tenté de percuter les policiers qui lui avaient donné l’ordre de s’arrêter. L’individu a refusé et a foncé sur les deux policiers. L’un a été blessé, l’autre a tiré, touchant mortellement le chauffeur à la tête. La tension est, depuis, palpable à Oupeye et à Herstal, ou des heurts ont éclaté. Le bourgmestre d’Oupeye, ciblé par des menaces de mort, a été obligé de déloger.
Ce vendredi, une semaine après les faits, les funérailles de Domenico étaient organisées en l’Église Notre-Dame de l’Assomption, à Herstal. Une centaine de personnes se sont rassemblées sur la place de Licourt. La famille souhaitait une cérémonie dans la plus stricte intimité, mais des amis de Domenico – qui partageaient la même passion pour les motos et les quads -, se sont également rassemblés pour un dernier hommage.
Après quelques lectures et chansons, ses proches et sa famille se sont exprimés au travers d’une lettre mettant en avant les qualités de celui qui était surnommé “Doms” ou “Drom’s. Plusieurs proches du jeune homme arboraient d’aileurs un t-shirt sur lequel figurait la mention “Justice pour Drom’s”.
De nombreux policiers ont quadrillé le quartier, mais les forces de l’ordre étaient discrètes, respectant la volonté de la famille. Les journalistes étaient, eux, cordialement invités à ne pas être présents, les proches estimant que la mémoire de Domenico avait été salie par une série d’articles de presse.
En ligne de mire, le fait que le tir mortel de la police soit potentiellement considéré comme un acte de légitime défense. C’est la thèse actuellement soutenue par les policiers impliqués dans ce dossier, un scénario que réfutent les proches de Domenico.
Tensions à craindre
L’enquête, elle, se poursuit. Mercredi, le policier qui a été blessé a été entendu par le Comité P, la police des polices. Selon des informations divulguées par SudInfo, le policier aurait expliqué que Domenico circulait dangereusement sur son quad lorsqu’il a été aperçu. La patrouille de police lui a donc intimé l’ordre de s’arrêter. En vain. Le chauffeur du quad avait tenté de prendre la fuite et a percuté les policiers.
Le Comité P doit entendre le policier auteur du tir mortel lors d’une audition prévue la semaine prochaine.
Par ailleurs, des tensions sont manifestement toujours à craindre dans la région puisque Catherine Delcourt, gouverneure f.f. de la province de Liège, a pris un arrêté de police interdisant la tenue du match de football entre le Standard de Liège 16 FC et le Beerschot. La rencontre était prévue samedi à 16 heures au stade de Visé, sur le territoire de la zone de police Basse-Meuse.
Les policiers impliqués dans la mort de Domenico sont issus de cette même zone de police. Ils ont été la cible, depuis la semaine dernière, de nombreuses menaces de mort. En début de semaine, un jeune homme d’une vingtaine d’années a d’ailleurs été privé de liberté et déféré au parquet de Liège pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux la photo d’un agent de police, expliquant qu’il s’agissait de l’auteur du tir mortel, alors qu’il s’agissait d’un policier nullement impliqué dans les faits. Catherine Delcourt justifie sa décision d’interdire le match de foot par des “signaux négatifs en provenance des réseaux sociaux” lors de l’analyse des risques réalisée par la police locale et la police fédérale.