Schild en Vrienden: une salle d'audience pleine à craquer pour un procès reporté
La défense de Dries Van Langenhove conteste la composition du tribunal.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/0906a181-9f27-446f-986d-ad9375b3fa83.png)
- Publié le 12-09-2023 à 19h26
:focal(1531x1029:1541x1019)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/E5R23LGFGNGF7JRH6VJBX2HIAM.jpg)
L’audience correctionnelle, qui devait juger l’ancien député Dries Van Langenhove et six de ses acolytes de l’organisation Schild en Vrienden pour infractions aux lois sur le racisme et négationnisme, n’aura duré que quelques secondes mardi matin à Gand. “Le tribunal a constaté un incident sur la répartition des affaires”, a indiqué le président de cette chambre correctionnelle, avant de reporter l’affaire sine die.
La salle d’audience, pleine à craquer pour ce procès très attendu, s’est vidée. On ne sait pas quand le procès débutera. Dries Van Langenhove l’affirme : il veut être jugé. Mais ce report, à la suite d’une question soulevée par son conseil, Me Hans Rieder, pourrait le servir. Bien qu’il ait démissionné de son poste de député au printemps, dans la foulée de son renvoi en correctionnelle, il risque avec ce procès d’être privé de ses droits civils et politiques et donc de ne pouvoir se présenter aux élections législatives de 2024, si d’aventure il le désirait.
L’enquête sur Schild en Vrienden avait été ouverte en septembre 2018, deux jours après la diffusion par la VRT d’un reportage qui avait mis au jour les échanges à caractère raciste et négationniste échangés par les membres de Schild en Vrienden sur un canal de la messagerie Discord.
Pour comprendre le report du procès, il faut rappeler le mode de fonctionnement des tribunaux correctionnels. Dans les grands arrondissements, il y a de nombreuses chambres spécialisées : mœurs, drogue, affaires générales, législation spéciale, etc.
Une question de juge
Le dossier Schild en Vrienden devait être jugé par la chambre législation spéciale. “Pourquoi cette chambre ? Il n’y a pas de règle à Gand”, s’est interrogé Me Hans Rieder, un avocat coriace, toujours offensif, notamment sur les questions de procédure. En conséquence, ce sera au premier président du tribunal de première instance de Gand de dire quelle chambre jugera le dossier.
S’il décide de maintenir la chambre “législation spéciale”, présidée par le juge Jan Van den Berghe, le procès reprendra rapidement. Si cela n’est pas le cas, cela pourrait prendre plusieurs mois, indique Laurence De Rudder, la magistrate de presse.
Si M. Van den Berghe est maintenu, Me Rieder pourrait ne pas en rester là. Il laisse ainsi entendre que M. Van den Berghe a veillé à ne pas siéger dans la chambre du conseil qui a renvoyé les prévenus en correctionnelle pour pouvoir présider le procès.
Et l’avocat ne s’en cache pas : il a un œuf à peler avec le juge Van den Berghe, dont il s’étonne qu’il traite de nombreux sensibles politiquement. Ce fut le cas des poursuites contre les Verkest (dans le dossier de la dioxine) ou encore dans le dossier du chirurgien plastique Jeff Hoeyberghs, condamné à dix mois pour avoir tenu des propos sexistes par le juge Van den Berghe, avant d’être largement acquitté en appel. Autant de dossiers où intervenait Me Rieder, qui dans le dossier Hoeyberghs, avait demandé, sans l’obtenir, la récusation du juge Van den Berghe.