Des citoyens interpellent la police de la zone Midi sur le décès d'Adil: "Un rapport a révélé des propos relevant de l'incitation au meurtre"

Plusieurs habitants et collectifs citoyens ont de nouveau protesté ce lundi 18 septembre 2023 contre la mort d'Adil Charrot.

Adil
© Bernard Demoulin

Plusieurs habitants et collectifs citoyens ont de nouveau protesté lundi soir contre la mort d'Adil Charrot survenue en 2020, à l'occasion d'un conseil de police de la zone de Bruxelles-Midi. Une quarantaine de citoyens étaient présents au total.

Le 10 avril 2020, Adil, un jeune homme de 19 ans, avait été percuté violemment par un véhicule de patrouille, alors qu'il fuyait un contrôle policier.

En mai 2023, Le Soir, la RTBF et le média français Blast avaient dévoilé que l'un des policiers impliqués dans le décès d'Adil avait tenu par le passé des propos racistes et sexistes.

Affaire Adil : le dossier concernant la mort du jeune homme sera plaidé le 9 janvier

"Un rapport administratif cosigné par 18 policiers de l'unité a révélé des propos relevant de l'incitation au meurtre", ont déclaré les citoyens lors de leur interpellation. Le chef de la police, Jurgen De Landsheer, n'aurait pris "aucune mesure disciplinaire" à ce jour.

Cette impunité à l'égard du policier constitue donc "la preuve d'un racisme structurel" qui grouille au sein de la zone de police Bruxelles-Midi, selon les citoyens. Ces derniers demandent que le conseil protège les lanceurs d'alerte au sein du corps de police et plaident pour l'ouverture d'une procédure judiciaire civile contre l'agent en question, qui n'a fait l'objet que d'une enquête interne jusqu'à présent.

En outre, les citoyens exigent que le policier soit sanctionné disciplinairement et démis de ses fonctions publiques. Ils souhaitent enfin que les communes se portent parties civiles afin de prouver qu'elles jouent un rôle actif dans la lutte contre le racisme au sein des forces de police.

La ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) a également été prise à partie lors du conseil de police. Les militants ont notamment reproché à celle-ci d'avoir "repris mot pour mot les déclarations du chef de corps De Landsheer", alors que "74 personnes, avec ou sans papiers, sont mortes aux mains de la police depuis que le CD&V est aux commandes du ministère de l'Intérieur".

”Étais-je en colère contre la police ? Non, juste contre les policiers qui ont tué Adil”

Le chef de corps de la zone, Jurgen De Landsheer, a expliqué qu'un autre rapport allait bientôt être transmis au procureur du Roi et qu'un procès devrait débuter le 9 janvier 2024. Cependant, selon les collectifs présents lundi, ce rapport ne reprend pas les nouveaux faits contenus dans le rapport administratif cosigné par les 18 policiers.

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