La Défense doit réaliser 1,5 milliard d’euros d’économies sur la législature. En 2019, cela ramènera les dépenses militaires à 0,5 % du PIB, contre 0,66 % en 2014. Votre avis ?
La Défense est passée en mode survie. Elle vivra sans investissements pendant cinq ans. Le patron du Boerenbond (NdlR, fédération agricole flamande) m’a dit un jour : une entreprise qui n’investit pas durant cinq ans est morte. On reporte à 2019 le douloureux constat que, avec 0,5 % du PIB, il sera impossible de procéder aux grands remplacements du matériel devenu vétuste.
Quel matériel ?
F-16, frégates, chasseurs de mines, hélicoptères de liaison Agusta, etc. Avec 0,5 %, on ne fait pas tout ça. A priori, le programme de remplacement des F-16 représente plus que tout le budget de la Défense (Ndlr, 4 milliards, contre 2,4 milliards pour le budget 2015)…
La Défense est amenée à disparaître ?
Non, mais il va falloir prendre des décisions courageuses.
Le nouveau ministre de la Défense, Steven Vandeput (N-VA), dit la même chose.
Il va faire des choix à court terme, pour la législature. Je n’ai jamais vu un ministre faire des choix pour les années suivantes.
Quelles sont ces "décisions courageuses" ?
Avec 0,5 % du PIB, les grands investissements ne sont pas possibles. Il va falloir revenir au système qui existait il y a une vingtaine d’années : un budget ordinaire pour la Défense qui assurait les salaires et le fonctionnement; et un budget extraordinaire permettant de réaliser des investissements. Dans ce système, il y avait aussi des appuis à l’industrie belge. C’est comme ça qu’on avait pu réaliser le programme des F-16.
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