Depuis plusieurs mois, des voix accusent le pouvoir exécutif de vouloir mettre la pouvoir judiciaire au pas, jaloux qu'il serait de son indépendance. Nous tentons de faire la part des choses dans le troisième volet de notre série consacrée à l'état de la justice belge.
Si les cadres des cours et tribunaux (et des greffes) ne sont pas remplis à 100 %, c’est, disent de nombreux acteurs de la justice, parce que les places vacantes n’ont, pendant plusieurs mois, plus été publiées ou qu’elles l’ont été à retardement. C’est aussi parce que désormais elles le sont "par blocs", sans que le ministre de la Justice se soucie de l’état des réserves de recrutement.
Résultat : quand les juridictions atteignent un cadre rempli à 90 %, elles peuvent s’estimer heureuses. Dans bien des cas, ce taux ne dépasse pas les 80 %. Et dans certains petits arrondissements, ce trou de 20 % se remarque de façon spectaculaire. Il suffit que parmi les 80 % d’actifs, l’un ou l’autre magistrat tombe malade pour que l’édifice s’écroule.