Juge d’instruction, avocat, juge de paix, greffier, petit point sur la situation des magistrats.
Juge d’instruction: L’immense pouvoir de priver de libertéEn prison. Dans l’imaginaire collectif, le juge d’instruction envoie les gens en prison. "C’est un immense pouvoir", commente Anne Gruwez, magistrat instructeur à Bruxelles depuis 23 ans. Pendant une journée de service, elle voit défiler entre 2 et 15 "clients". Ils sont notamment envoyés par le parquet qui réclame un mandat d’arrêt. Exemple : les policiers ont privé de liberté (pour 24 heures) un homme pour coups et blessures intrafamiliaux lourds. "J’envoie Monsieur en prison et je téléphone à l’aide aux victimes pour que Madame sache qu’il ne rentrera pas ce soir et qu’elle pourra dormir tranquille." Il y a des mesures urgentes à prendre : entendre les voisins pour savoir si les bagarres sont fréquentes ; faire voir Monsieur par un psychiatre pour voir s’il est intrinsèquement violent… Endéans les cinq jours (et puis tous les mois pendant la détention préventive), le juge d’instruction doit confirmer le mandat d’arrêt devant la chambre du conseil. "J’ai trois audiences par semaine. C’est un moment important : c’est l’occasion de faire le point avec la personne sur l’avancée de l’instruction." A Bruxelles, face à une demande de privation de liberté,"c’est toujours un dilemme", dit-elle encore. "Soit on envoie en prison et on sait que les conditions y sont épouvantables. Soit on laisse en liberté sous conditions alternatives, mais on sait qu’elles ne sont pas surveillées parce que le système est engorgé. Alors, qu’est-ce qu’on fait ? De toute façon, c’est sur vous qu’on retombera…"
Avocat: Conseiller, concilier et défendre
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