L’année sera noire pour la sécurité routière
Les "bons" résultats du troisième trimestre sont loin de compenser la tendance négative des deux premiers.
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Publié le 27-11-2019 à 09h03
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Les "bons" résultats du troisième trimestre sont loin de compenser la tendance négative des deux premiers. Après un très mauvais premier semestre, le bilan des accidents mortels de la route s’est quelque peu amélioré au cours du troisième trimestre de l’année 2019 mais pas assez pour renverser la vapeur.
En effet, selon les chiffres du dernier baromètre de la sécurité routière de l’institut Vias, le nombre de tués dans la circulation a augmenté de 17 % (372 décès sur place) au cours des neuf premiers mois de 2019 par rapport à la même période l’an passé (319).
Cela dit, l’été a été moins meurtrier qu’en 2018, sauf à Bruxelles, où les piétons ont payé un très lourd tribut à la route. En Wallonie, le nombre de tués a baissé de 6 %.
Catastrophe wallonne
Mais ces progrès ne peuvent masquer une tendance lourde. L’année qui s’achève présentera de mauvais résultats. Et plusieurs paramètres sont franchement inquiétants. Exemple : les accidents impliquant un jeune conducteur ont fait 17 morts pendant les neuf premiers mois de 2018 ; on en est à… 37 cette année. À Bruxelles, le nombre de tués est passé de 9 à 14, dont 6 sont morts au cours du 3e trimestre (contre 2 voici un an).
En Wallonie, c’est l’hécatombe : 190 tués contre 150, soit une augmentation de 27 % alors que dans le même temps, la hausse n’était "que" de 5 % en Flandre (de 160 à 168 morts). Au sud du pays, les résultats sont catastrophiques dans les provinces du Hainaut (de 52 à 63 tués), Liège (de 33 à 48) et surtout du Luxembourg (de 14 à 31). Namur est la seule province à connaître une diminution du nombre de tués (de 38 à 35).
Ce sont les passagers des voitures (de 150 à 188 morts) qui ont payé le plus lourd tribut à la route. Mais en Wallonie et à Bruxelles, les usagers faibles ont aussi "trinqué". Ainsi, le nombre de cyclistes tués est passé de 3 à 15 au sud du pays et le nombre de piétons décédés est passé de 1 à 6 à Bruxelles.
L’autoroute tue davantage
Le nombre de tués dans un accident sur autoroute a également fortement augmenté : de 57 à 77. Il faut remonter à 2011 pour comptabiliser un nombre plus élevé de morts.
Seule éclaircie : le nombre de blessés a reculé très légèrement (de 35 805 à 34 815, soit -3 %). Même constat s’agissant du nombre d’accidents (de 28 129 à 27 700, soit -1,5 %).
En un mot comme en cent, la spirale est négative et l’éclaircie du 3e trimestre n’est qu’une maigre consolation. Pour le ministre fédéral de la Mobilité, François Bellot (MR), il faudra certes attendre la fin de l’année pour tirer un bilan définitif mais il est d’ores et déjà acquis que 2019 sera un mauvais cru.
M. Belot compte sur les États généraux de la sécurité routière qui auront lieu en 2020 pour analyser les raisons de cette tendance négative et "surtout trouver des solutions coordonnées pour l’enrayer".