L’appel de phares qui signale un contrôle de police essuie une volée de critiques
Sur Facebook, de nombreux citoyens soutiennent la police qui, “pour la sécurité de tous”, dit stop aux mouchards. Et vous, prévenez-vous les autres automobilistes qu'ils vont se faire contrôler?
Publié le 08-12-2019 à 16h09 - Mis à jour le 09-12-2019 à 16h57
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Sur Facebook, de nombreux citoyens soutiennent la police qui, “pour la sécurité de tous”, dit stop aux mouchards. Et vous, prévenez-vous les autres automobilistes qu'ils vont se faire contrôler?
Comme chaque année à l’approche des fêtes, les appels à la prudence et à la sobriété se multiplient, parfois accompagnés de contrôles. Ce fut le cas ce week-end avec le lancement de la campagne Bob contre l’alcool au volant. Dans la province de Namur, 1640 automobilistes ont ainsi été invités à souffler dans le ballon, samedi. Bilan : 5 % des chauffeurs étaient en état d’ébriété. Quelque 160 policiers étaient mobilisés pour l’occasion. De plus en plus, ces patrouilles doivent s’adapter aux nouveaux modes de communication entre conducteurs. “Avec l’apparition des réseaux sociaux et des nouvelles applications, nous devons modifier notre méthode de travail, a expliqué Stefan D’Herde, commissaire divisionnaire et directeur des opérations, à la RTBF. Là où on pouvait laisser un contrôle pendant plusieurs heures au même endroit, nous devons maintenant être beaucoup plus mobiles et changer régulièrement de place et de dispositifs.” Son ton explicatif tranche avec celui, assez agacé, de la police de Basse-Meuse.
Arrêtez de prévenir, demande la police
Sur leur page Facebook, la commissaire Béatrice Janssen, en charge du Service Prévention, et son collègue Alain Lambert, chef de Corps, se sont fendus d’un petit courrier qui a fait le buzz.
La première partie de l’histoire pourrait s’intituler : “Marre des mouchards !” “Que ce soit par des appels de phares ou via les réseaux sociaux, lorsque vous préviendrez les autres conducteurs de la présence d’un contrôle routier, avertit la police dans sa lettre, tâchez de penser à l’alcoolique qui ira peut-être percuter une mère de famille parce qu’il n’aura pas pu être contrôlé avant ; ou à ce chauffard, ce fou du volant que vous allez peut-être croiser au prochain carrefour !” Voilà pour le début.
Merci pour les contrôles, dit le public
Le titre de la suite pourrait être : “Merci pour les contrôles”. Car la police de Basse-Meuse a pour le moins été étonnée des commentaires de soutien suscités par sa publication. Voici le ton dominant des commentaires : “Je suis pour les contrôles et ça devrait être ainsi toute l’année”, “Qu’on signale un accident ou un bouchon, ok, mais pas un poste de contrôle de police… Ce serait comme de dire continuez à rouler bourré ou pas en ordre, mais attention, ne passez pas par là…” “Merci pour cette excellente piqûre de rappel. N’oublions pas qu’avant tout, nous sommes responsables de nos actes. Je pense que personne n’a envie de se réveiller un jour avec un blessé ou pire, un décès, sur la conscience…”
Un débat animé ce week-end !
Signaler ou pas aux autres conducteurs un contrôle de police ? Il faut dire que la discussion a intéressé du monde. En moins de deux heures, on comptait déjà 300 messages. On en était à plus de 2500, dimanche ! Face aux partisans des opérations de contrôles, ceux qui choisissent de prévenir les autres conducteurs attaquent sur l’objectif des opérations. Leur argument principal : l’argent.
Pour éviter aux autres de payer?
“Quand la police œuvrera vraiment pour la sécurité et pas pour faire rentrer de l’argent dans les caisses, le comportement des automobilistes pourra aussi changer”, se justifie celui-ci. Ou : “Je suis pour les contrôles d’alcool. Malheureusement, on tombe toujours sur des policiers pointilleux qui t’embêtent pour un oui ou un non. Alors, les appels de phare sont de leur faute.” Dans le même ordre d’idées : “Il faut dire aussi qu’on persécute tellement les citoyens en leur pompant de l’argent, qu’on veut s’entraider pour éviter aux autres de payer et encore payer…”
Pour ceux qui veulent éviter aux autres de payer, un petit rappel du code de la route s’impose en conclusion : utiliser ses grands phares quand il y a assez de lumière ou si une voiture roule dans l’autre sens est une infraction du premier degré qui peut coûter 58 euros.