Où installer les 11 000 bornes de recharge électriques à Bruxelles ?
Deux chercheurs de la VUB jugent qu’il faut commencer là où le nombre de voitures électriques est élevé.
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- Publié le 08-11-2021 à 08h21
- Mis à jour le 08-11-2021 à 08h23
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Face aux enjeux climatiques et énergétiques, la Région de Bruxelles-Capitale s'est engagée à atteindre 11 000 bornes de recharge pour véhicules électriques accessibles au public à l'horizon 2035. L'ambition est de taille puisqu'actuellement il n'existe que quelques centaines de bornes de ce type dans la capitale. "Et ces dernières peinent à être rentables", expliquent Quentin De Clerck et Lieselot Vanhaverbeke, de la Vrije Universiteit Brussel (VUB). Les universitaires ont analysé la faisabilité du projet bruxellois pour le 162e numéro de Brussels Studies .
Premier constat : le nombre de voitures électriques est encore faible à Bruxelles. Parmi les voitures neuves immatriculées dans la capitale en 2020, la flotte électrique n'en constituait encore que 3,5 % (11 % environ si l'on y ajoute les véhicules hybrides). "Mais on a constaté une forte augmentation du nombre de véhicules électriques cette dernière année, nuance Quentin De Clerck. Cela va plus vite que prévu. Tout porte à croire que cette évolution va devenir exponentielle et non linéaire."
Et le chercheur de rappeler que les voitures particulières sont responsables d’environ 15 % des émissions de dioxyde de carbone en Europe, selon la Commission européenne, mais aussi d’importantes quantités de particules fines. Comment toutefois transformer le parc de véhicules quand les possibilités de recharge restent encore limitées ? Où et avec quelle temporalité faudrait-il déployer le réseau de bornes de recharge afin de le rendre opérationnel et réellement incitatif ? Les deux chercheurs apportent des réponses à ces questions sur la base d’un travail de modélisation du réseau de bornes à prévoir et des caractéristiques de la demande bruxelloise.
Deux modèles de déploiement
Les auteurs ont développé deux modèles, qui pourraient être déployés simultanément. Le premier vise la mise en œuvre d'un réseau d'infrastructure de recharge "opportuniste", destiné aux habitants, aux navetteurs et aux visiteurs, qui s'articule autour d'importants pôles de mobilité et parkings publics. Le deuxième se focalise sur la demande résidentielle : le déploiement du réseau devrait commencer par les communes présentant le plus haut taux d'adoption de véhicules électriques (Uccle, les deux Woluwe…) puis être complété graduellement et de manière homogène sur l'ensemble du territoire régional. "Il ne faut pas qu'il y ait une inégalité sociale", développe Quentin De Clerck. "L'objectif bruxellois des 11 000 bornes en 2035 paraît atteignable", conclut ce dernier.
www.brusselsstudies.be