"Apparemment, il est difficile dans ce pays d'anticiper", "amateurisme", "un couac incroyable": les politiques en colère contre Infrabel après l'arrêt inopiné du trafic ferroviaire
Le ministre de la Mobilité Georges Gilkinet n'a que moyennement apprécié l'annonce tardive d'Infrabel de suspendre le trafic ferroviaire sur une partie du réseau, vendredi après-midi en raison des intempéries. Il l'a fait savoir au patron du gestionnaire du réseau, Benoît Gilson.
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Publié le 18-02-2022 à 14h21 - Mis à jour le 18-02-2022 à 16h31
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Aucun train ne roulera entre 14 et 18h00 en Flandre occidentale ni dans une bonne partie de la Flandre orientale. Le trafic sera également à l'arrêt sur les grandes lignes autour d'Anvers. La décision tardive d'Infrabel a suscité des réactions sur les bancs politiques étant donné que la tempête Eunice était annoncée depuis plusieurs jours. Les autorités néerlandaises par exemple ont décidé jeudi de ne pas faire rouler leurs trains ce vendredi.
Pour le ministre de la Mobilité, la sécurité et l'information des voyageurs sont prioritaires, mais le vice-Premier Ecolo digère mal le timing de l'annonce, a fait savoir son cabinet. Le CEO d'Infrabel, Benoît Gilson, a entre-temps été rappelé à l'ordre et une réunion d'évaluation a été demandée dans les prochains jours.
Au sein de la majorité, le parlementaire Vooruit, Joris Vandenbroucke, a parlé d'amateurisme pour qualifier l'attitude des chemins de fer et d'un "couac incroyable". Kim Buyst (Groen) reconnaît également que la décision opérationnelle d'Infrabel arrive un peu tard.
Le député de la N-VA, Björn Anseeuw, dans l'opposition, a fait part de son mécontentement. "Apparemment, il est difficile dans ce pays d'anticiper sur des choses dont on sait qu'elles vont arriver", a-t-il commenté. Il constate également une annonce de dernière minute dans l'enseignement. Bon nombre d'écoles ont en effet décidé vendredi qu'elles fermeraient leurs portes dans l'après-midi.
Maria Vindevoghel, députée PTB, se demande aussi pourquoi la décision de suspendre le trafic ferroviaire n'a pas été prise jeudi. Comment est-ce possible que la SNCB ne décide que maintenant d'arrêter le trafic ferroviaire, alors que tout le monde a déjà quitté sa maison pour aller à l'école ou au travail....", écrit-elle sur Twitter.
Une préoccupation pour les voyageurs que partage l'organisation des navetteurs TreinTramBus qui, tout en estimant que la SNCB et Infrabel n'ont pas commis de grosse erreur, espère que les dispositions seront prises pour les voyageurs qui sont partis ce matin en train à l'école ou au travail.
Infrabel présente ses excuses
Dans l'après-midi, Infrabel a communiqué sur sa décision tardive de mettre à l'arrêt une partie du trafic ferroviaire. "Infrabel présente ses excuses à tous ceux qui pourraient être affectés par le caractère tardif de cette décision. Infrabel met tout en œuvre, avec les opérateurs, en vue d’assurer un retour du trafic à la normale le plus rapidement possible et une prise en charge adéquate des clients du rail face à cette situation", s'est exprimé le gestionnaire du rail belge. Si l'interruption de la circulation des trains dans les provinces de Flandre occidentale et de Flandre orientale, ainsi que sur les grandes lignes autour d’Anvers pendant une partie de la journée a été prise tardivement, c'est en raison d'un manque d'informations, a expliqué Infrabel. "Depuis le début de la semaine, l’évolution des conditions météo fait l’objet d’un suivi approfondi de la part des équipes d’Infrabel. Les informations à disposition jeudi soir ont conduit Infrabel à postposer sa décision éventuelle de fermer le réseau, dans l’espoir de pouvoir préserver tout ou partie du trafic prévu le vendredi. Les informations à disposition ce vendredi matin ne laissant entrevoir aucune amélioration ont conduit Infrabel à interrompre le trafic".