Révolution en vue à la SNCB : payer son billet en cash sera bientôt impossible dans les trains
Pour la SNCB, il s’agit avant tout d’améliorer la sécurité des accompagnateurs de train
Publié le 03-02-2023 à 12h40
Cela arrive à des milliers de navetteurs chaque année : au moment de monter dans le train qui doit les emmener au travail, chez eux ou encore à la mer, ces derniers ne disposent d’aucun titre de transport valable. Les raisons sont nombreuses : le fait d’être parti de chez soi en retard et de ne pas avoir eu le temps de prendre un billet à un guichet humain ou électronique, la fin d’un abonnement ou encore des guichets électroniques fermés ou en panne dans les gares sans guichet humain.
Jusqu’ici, se rendre chez l’accompagnateur de train pour l’en avertir permettait de payer son ticket à bord de la rame. Avec un supplément de 7 € (9 € depuis le 1er février), sauf pour une raison interne à la SNCB comme la défectuosité d’un guichet électronique. Le paiement à l’accompagnateur pouvait se faire en cash ou par voie électronique, selon les préférences du navetteur.
À partir du 1er mai prochain, la première solution ne sera plus acceptée par les contrôleurs. Ces derniers deviendront cashless, sans cash. “Il faudra prochainement payer exclusivement de manière électronique”, confirme Véronique Piraux, porte-parole de la SNCB.
Pour la SNCB, cette mesure s’inscrit “de façon logique dans une large tendance sociétale à la digitalisation et au paiement électronique.”
Mais c’est surtout pour la sécurité des accompagnateurs de train que la SNCB a opté pour ce changement. Ceux-ci ne devront plus transporter d’argent liquide, minimisant par la même occasion les risques de se faire agresser. “Après tout, le rôle de l’accompagnateur de train est d’abord de veiller à la sécurité des voyageurs et à leur information, confirme Véronique Piraux. Avec la plupart des compagnies ferroviaires européennes, il n’est plus du tout possible d’acheter un ticket à bord du train. Ainsi, à la STIB et De Lijn, les clients ne peuvent plus payer en cash à bord des véhicules.”
Si l’interdiction du cash à bord semble être anecdotique pour beaucoup de navetteurs, il faut savoir que 2 % des tickets sont actuellement achetés à bord des trains. À raison de 9 € de surplus par billet, un contrôleur pourrait facilement avoir plusieurs centaines d’euros sur lui à la fin de sa journée si tous les navetteurs payaient ce surplus en cash. “Les voyageurs pourront toujours acheter leur ticket par voie électronique à bord du train, mais ils devront s’acquitter du supplément tarifaire à bord, rappelle Véronique Piraux. La SNCB conseille donc à ses voyageurs d’acheter un ticket à l’avance (via les automates dans toutes les gares, l’application, le site web ou les guichets).”
L’interdiction du cash respecte-t-elle pour autant les prescrits légaux qui indiquent que tout commerçant et entreprise doit accepter tant le cash que le paiement électronique ? À la SNCB, on indique être dans les clous. Et respecter la législation puisque les guichets humains et électroniques acceptent tous l’argent en liquide.