Agressions au couteau, crachats, insultes...: bienvenue sur la ligne de train de la SNCB la plus dangereuse du pays
Agressions au couteau, crachats, insultes, menaces physiques et verbales, les agressions à l’encontre des accompagnateurs de train et des agents Securail n’ont jamais été aussi violentes.
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Publié le 07-02-2023 à 10h08 - Mis à jour le 07-02-2023 à 10h14
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"Nos compétences sont trop limitées pour faire face à la violence croissante." Thierry, nom d’emprunt, ne décolère pas. Selon cet agent Securail, l’agression dont a été victime une accompagnatrice de train dimanche matin, menacée par un individu avec un couteau, aurait pu être évitée si leurs revendications réclamées depuis des années étaient enfin entendues par les autorités.
Thierry travaille pour Securail depuis cinq ans et est victime chaque année un accident de travail. "Récemment, un navetteur était caché dans une toilette pendant 45 minutes pour fuir le contrôle. Il n’avait pas de titre de transport valable. Lorsque le train était à l’arrêt, il a tenté de s’enfuir en me poussant en dehors", se remémore-t-il. "J’ai failli chuter entre la plateforme du train et le quai, soit une chute de près d’un mètre. Nous sommes parvenus à le neutraliser, non sans peine. L’individu ne voulait pas se laisser faire et m’a asséné un coup de poing et un coup de tête."
Un agent Securail en arrêt de travail après avoir pris un voleur de vélo en flagrant délit
Les incidents similaires sont innombrables. "Un collègue est en arrêt de travail depuis trois semaines après avoir interpellé un voleur de vélo en flagrant délit dans la gare de Liège-Guillemins. La personne s’est rebellée et l’a attrapé au niveau des testicules. Il est toujours en incapacité de travail et est traumatisé", poursuit Thierry.
Les effectifs sont insuffisants sur tout le réseau mais c’est sur la ligne Bruxelles-Liège que le plus grand nombre d’incidents sont enregistrés. "La situation à Liège est catastrophique. La police des chemins de fer est en sous-effectif. Ils sont de à quatre policiers par shift, et la plupart du temps, c’est la police locale qui doit intervenir alors que ce n’est pas de leur ressort", fustige-t-il.
”Confier la gestion de Securail à la police fédérale et non plus à la SNCB”
La situation est surtout problématique le weekend. Les agents Securail demandent un renfort en soirée. "En général, on fait des shift de 18h à 2h pour permettre d’accompagner les derniers trains en provenance de Bruxelles qui sont les plus problématiques. Il y a de nombreux fêtards qui reviennent de Bruxelles vers la province et qui ne disposent pas de titre de transport, mais qui se rebellent lorsqu’on les interpelle. Idem pour les trains en provenance de Maastricht dans lesquels l’on recense beaucoup d’agressions", ajoute Thierry, qui plaide pour que la gestion de Securail soit confiée à la police fédérale et non plus à la SNCB.
La situation des migrants en transit est également problématique. On le voit à la gare du Nord où de nombreuses personnes sans-papier squattent le hall central et les alentours, s’adonnant à des pratiques agressives et à du trafic de drogue. En avril dernier, une sous-cheffe de gare a été agressée par une personne désorientée. "Il y a de plus en plus d’illégaux dans les trains et quand on les arrête, ils n’ont pas de titre de transport ou de carte d’identité. Ils sont enregistrés nulle part et le gouvernement ne fait rien pour héberger ces personnes qui sèment le trouble et créent un sentiment d’insécurité. On les laisse errer dans l’espace public et c’est nous qui trinquons !", conclut-il.
Pour mémoire, dimanche matin, une accompagnatrice de train de la ligne Liège-Aix la Chapelle a voulu contrôler trois passagers sans titre de transport et sans papier d’identité à Hergenrath. Un des individus a sorti un couteau. L’accompagnatrice a juste eu le temps de s’enfuir et d’appeler la police. Les individus ont été interpellés.