Bruxelles entre dans le Top 15 des villes les plus embouteillées au monde
En heures de pointe, la vitesse moyenne ne dépasse pas les 20 km/h selon le TomTom Index 2022.
Publié le 15-02-2023 à 18h56
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Dans sa Complainte de l’heure de pointe, le chanteur à succès Joe Dassin livrait une satire très réaliste de la circulation automobile à Paris. Nous étions alors au début des années 70 et, déjà, les problèmes de congestion automobile se faisaient ressentir dans la capitale parisienne. “Place des fêtes on roule au pas ; place Clichy on ne roule pas ; la Bastille est assiégée ; Et la République est en danger”, chantait-il alors, avant d’embrayer sur un refrain désormais connu de tous : “Dans Paris à vélo on dépasse les autos ; À vélo dans Paris on dépasse les taxis.”
Cinq décennies plus tard, la densité automobile a explosé. Et circuler sereinement à Paris relève désormais de l’exploit. Mais la capitale française n’est pas la seule à souffrir des embouteillages, de la pollution et des coups de klaxon qui en découlent. La Fédération des entreprises de Belgique a lancé l’an dernier une plateforme de monitoring, en temps réel, des embouteillages et de leurs conséquences financières sur la société. Bilan : sur la seule année 2022, ce seraient près de 4,8 milliards d’euros qui auraient été perdus dans les bouchons en Belgique. Et, pour janvier 2023, la perte serait de 354 millions d’euros.
À ce petit jeu, c’est la région bruxelloise qui semble être la plus impactée, si l’on en croit le ranking mondial établi par la TomTom, sur base du temps perdu par ses utilisateurs. Selon ce classement, il fallait en moyenne 25 minutes et 30 secondes (+50 secondes par rapport à 2021) pour parcourir 10 kilomètres à Bruxelles l’an dernier, contre “seulement” 14 minutes et 40 secondes pour le deuxième du classement, à savoir la ville d’Anvers. Les bouchons de Liège seraient les troisièmes plus importants du pays, 20 secondes derrière les Anversois.
Selon ce TomTom Index, les automobilistes circulant à Bruxelles ont passé, en moyenne, 236 heures dans les heures de pointe. Dont 91 perdues dans les embouteillages. Soit quasiment près de quatre jours perdus dans les files. En heures de pointe, il faudrait 30 minutes et 50 secondes pour parcourir 10 kilomètres. Soit 38 % de plus qu’en temps normal.
Avec un impact sur la pollution : les embouteillages entraîneraient le rejet de 202 kg de CO2 par automobiliste chaque année. Et un coût de 161 € en plus pour ceux roulant à l'essence, 130 € pour le diesel et 89 € pour ceux propulsés à l'électricité.
Ce triste bilan place Bruxelles à la peu enviable 14e place des villes les plus embouteillées au monde, sur 389 villes analysées. En 2019, soit avant l’ère du covid qui a entraîné un boom du télétravail et du vélo, Bruxelles n’était que la 44e pire ville au monde.
Les Bruxellois pourront toujours relativiser lorsqu’ils apprendront que les Londoniens sont en tête du classement, avec 36 minutes et 20 secondes en moyenne pour parcourir 10 kilomètres. Avec une moyenne de 325 heures passées dans les embouteillages pour chaque automobiliste.