Le chauffeur du ministre Georges Gilkinet est détaché de la SNCB et toujours payé par l’entreprise ferroviaire
Il avait été recruté par l’ancien ministre de la Mobilité, François Bellot (MR), et a conservé son statut et sa fonction.
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Publié le 10-05-2023 à 06h34 - Mis à jour le 10-05-2023 à 16h27
C’est un nouveau cas de détachement qui aura de quoi surprendre. L’un des deux chauffeurs du vice-Premier et ministre de la Mobilité Georges Gilkinet (Écolo) est détaché de la SNCB et toujours sur le payroll de l’entreprise ferroviaire. HR-Rail, l’employeur juridique de l’ensemble des collaborateurs des chemins de fer belges, confirme l’information. Ce chauffeur fait partie des trois personnes détachées par la SNCB travaillant au sein du cabinet. Mais la fonction occupée est ici assez particulière.
En effet, le détachement est souvent présenté comme un moyen d’aller chercher des personnes spécialisées dans les administrations ou dans les entreprises publiques afin d’intégrer leur expertise dans les cabinets ministériels. C’est notamment ce qu’a affirmé Petra de Sutter (Groen), ministre de la Fonction publique, des Télécommunications et de la Poste, interrogée sur les détachements au sein de bpost devant les membres de la commission Mobilité et entreprises publiques.
Validé par le CA de HR-Rail
Le cabinet Gilkinet emploie plusieurs travailleurs détachés des entreprises sous sa tutelle au sein de son cabinet, tant dans les matières ferroviaires (trois venant de la SNCB et deux d’Infrabel) que du secteur aérien (un détaché de Skeyes comme conseiller sur les questions de survol). Mais qu’en est-il d’un chauffeur ? S’il n’y a ici rien d’illégal et aucun risque de conflit d’intérêts, on peut s’interroger sur l’opportunité de prendre un travailleur de la SNCB pour conduire un véhicule de fonction.
Il faut en fait remonter à la législature précédente pour comprendre la situation. À ce moment-là, le cabinet de la Mobilité du ministre François Bellot (MR) pouvait obtenir cinq détachements au sein de la SNCB. Le ministre cherchait à l’époque un chauffeur. “Cette personne s’est présentée pour la fonction. Elle habitait dans ma commune, ce qui facilitait les choses. De plus, elle a travaillé pour Securail (la police des chemins de fer – NdlR). Je rappelle qu’à l’époque, nous étions dans un contexte post-attentat et que des menaces pesaient sur certains ministres”, explique aujourd’hui François Bellot.
Lors du changement de cabinet, le chauffeur originaire de Rochefort a conservé sa fonction et son statut au sein du cabinet de la Mobilité. “Nous avons effectivement gardé le chauffeur de François Bellot qui connaît parfaitement la maison. Il fait partie de l’équipe du cabinet sur la base de la décision du conseil d’administration de HR-Rail qui autorise le détachement de cinq membres du personnel auprès du ministre”, précise le porte-parole de Georges Gilkinet.