Sur l'échangeur d’Anvers, Liège restera bien Luik : "En Flandre, le néerlandais est la langue officielle. Il n’en a jamais été autrement"
L’agence du trafic flamand voulait inscrire le nom des villes dans la langue d’origine, sans traduire en néerlandais. Mal lui en a pris.
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Publié le 23-05-2023 à 16h38 - Mis à jour le 24-05-2023 à 09h43
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En Belgique, on le sait, l’emploi des langues nationales est un sujet sensible. L’agence flamande des routes et de la circulation vient d’en faire l’expérience. Le journal flamand Het Nieuwsblad rapportait mardi matin l’installation de nouveaux panneaux de signalisation dans l’échangeur ouest d’Anvers. Leurs particularités ? Il ne faisait aucune mention de Luik ou de Namen. L’agence flamande avait opté pour la seule écriture dans la langue de destination, en l’occurrence Namur ou Liège, sans traduction dans la langue de Vondel. “Les appellations comme Rijsel (Lille) alourdissent la signalisation sans apporter de valeur ajoutée”, précisait l’Agenschap Wegen en Verkeer. “Les autoroutes proches de la frontière linguistique souffrent en particulier d’un manque de continuité dans la signalisation en raison du changement fréquent de langue”, commentait la porte-parole à la presse. Et il ne s’agissait que d’une première étape avant une généralisation à l’ensemble du réseau autoroutier flamand, assurait l’agence.
Oui mais… cette initiative ne respecte pas la législation linguistique en vigueur en Belgique. Il n’aura d’ailleurs pas fallu attendre très longtemps avant que la ministre de la Mobilité Lydia Peeters (Open VLD) ne rappelle l’agence à l’ordre. “Je demande donc que les panneaux de signalisation concernés du nouvel échangeur Anvers-Ouest soient adaptés d’urgence à la législation linguistique. Ce sera donc à nouveau Luik et Namen”, tranchait la ministre dans un communiqué.
Le néerlandais est la langue officielle
Explications. Le Code de la route prévoit que les destinations étrangères qui figurent sur la signalisation menant vers ou sur une autoroute sont indiquées dans la langue du pays où elles se situent. Cet article semble donner raison à l’initiative de l’agence flamande, en tout cas pour les villes situées à l’étranger comme Lille. Mais ce serait oublier la législation sur l’emploi des langues en matière administrative en vigueur en Belgique.
Cette loi prévoit que les informations du type de celles qui figurent sur les panneaux autoroutiers soient inscrites dans la langue de la région où il se situe. Dans le cas de l’échangeur d’Anvers-Ouest, en néerlandais. “En Flandre, le néerlandais est la langue officielle. Il n’en a jamais été autrement. Nous nous demandons également pourquoi l’Agence a négligé cette législation.”, précise le cabinet de la ministre libérale.
Du côté de la Sofico, l’agence wallonne qui s’occupe de la signalisation routière, on ne se montre guère surpris par le rétropédalage. “Dans l’absolu, nous sommes pour la facilitation de la lecture des panneaux. Mais il faut une base réglementaire pour mettre en œuvre de tels changements”, explique l’agence. Ce qui n’est pas le cas pour le moment. Le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Écolo) mettra le sujet sur la table de la conférence interministérielle Mobilité qui se réunit ce mercredi.