Bientôt un métro automatique à Bruxelles: comment se dérouleront ces trajets sans conducteur?
Pour la Stib, l’ensemble du réseau devrait, à terme, circuler sans conducteur. Mais l’agenda reste flou.
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- Publié le 06-06-2023 à 19h32
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Il faudra attendre deux ans pour voir la mise en service complète d’une portion de métro automatique à Bruxelles. Il s’agira à ce moment-là d’un tronçon de démonstration concernant trois stations de la ligne 5 à Anderlecht (Ceria – Eddy Merckx – Erasme). “La Stib dispose actuellement d’une vingtaine de voitures M7 qui peuvent circuler en mode automatique. Le système informatique et la signalétique devraient être mis en place pour la mi-2025. Il faudra ensuite installer les façades des quais (les portes palières qui s’ouvrent lorsque le métro arrive, NdlR) et ensuite nous pourrons accueillir les premiers passagers”, indique Marleen Telemans, directrice du programme de modernisation du métro de la Stib, en marge du sommet de l’Union internationale des transports publics qui se déroulait à Barcelone.
Le métro automatique circulera bien quelques semaines auparavant lors d’une phase de test. L’occasion pour la Stib de vérifier la compatibilité de plusieurs systèmes (comme l’ouverture automatique des portes), mais aussi de rassurer les utilisateurs de la fiabilité du dispositif.
Petite particularité : il y aura bien un conducteur aux manettes sur le reste de la ligne 5. “Concrètement, le conducteur sera normalement dans la cabine jusqu’à l’arrêt Ceria. À cette station, il sortira de son poste et laissera le métro continuer seul, sans assistance dans la cabine jusqu’au terminus. Pendant ce temps, le conducteur passera de l’autre côté des voies. Quand le convoi reviendra dans l’autre sens, le chauffeur remontera dans sa cabine et reprendra les commandes”, explique la responsable du projet. Il n’y a pas encore d’agenda sur la transformation de l’ensemble de la ligne 5.
Planning encore incertain
Pour la Stib, l’intention est claire : le métro bruxellois devrait à terme être automatique. Quand exactement ? Impossible à dire. “Le gouvernement bruxellois doit encore décider du planning”, expose Marleen Telemans. De nombreuses villes européennes sont déjà équipées de ce système dont Bruxelles parle depuis une quinzaine d’années. C’est le cas par exemple de Barcelone où la première ligne automatique est entrée en circulation en 2009. Le cas barcelonais diffère de celui de Bruxelles puisque, dans la cité catalane, il s’agissait de nouvelles lignes crées directement pour le métro automatique.
À Bruxelles, en revanche, il s’agira de la transformation des axes existants, à l’exception de future ligne 3, dont les contours sont aujourd’hui incertains. “La partie nord de cette ligne (entre la Gare du Nord et Bordet) sera directement équipée afin d’autoriser la circulation d’un métro automatique. La partie sud de la ligne sera, elle, progressivement transformée afin que la ligne complète circule sans conducteur à son inauguration”, explique Marleen Telemans.
Gagner en flexibilité
Selon le CEO de l’entreprise de transport bruxellois, le passage à l’automatique permettrait à la Stib d’augmenter la fréquence de circulation des métros lors des moments de forte fréquentation. Aujourd’hui, le métro circule à raison d’un passage toutes les deux minutes trente. L’automatisation permettrait de passer sous la barre des deux minutes.
La Stib pourrait également gagner en flexibilité. “En cas de forte affluence lors d’un gros évènement au stade du Heysel, cela permettrait d’injecter dans la ligne concernée de nouvelles voitures beaucoup plus rapidement que maintenant où nous devons trouver des membres du personnel disponible”, illustre Brieuc de Meeûs, CEO de la Stib et vice-président de l’UITP, également présent à Barcelone.