Préformateur: Gros clash sur BHV
Y a de la rumba dans l’air. Une réunion entre négociateurs francophones et Flamands a viré à la foire d’empoigne, mardi tard dans la soirée, à tel point que les négociateurs du PS, d’Ecolo et du CDH ont mis fin aux hostilités en quittant prématurément la salle de réunion. Les travaux se poursuivront mercredi dès 10 heures. Edito: Un accord maisPolitic Twist, le blog politique décalé Forum: Etre belge aujourd’hui ? Les tweets des politiques
Publié le 25-08-2010 à 04h15 - Mis à jour le 25-08-2010 à 12h47
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Y a de la rumba dans l’air. Une réunion entre négociateurs francophones et Flamands a viré à la foire d’empoigne, mardi tard dans la soirée, à tel point que les négociateurs du PS, d’Ecolo et du CDH ont mis fin aux hostilités en quittant prématurément la salle de réunion. Le sujet de la discorde - qui s’est tenue en l’absence du préformateur Elio Di Rupo - n’est autre que la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde et les éventuelles compensations octroyées aux francophones. "Nous nous sommes heurtés à un mur", raconte un négociateur francophone en évoquant la N-VA. Un autre: "Il faut voir ce qu’on nous propose, c’est honteux ! Avec cela, il n’y aura jamais d’accord". Côté flamand, on pointe le fait que les francophones ont mis fin prématurément à la réunion : "Ce sont eux qui se sont levés et qui sont partis et ont claqué la porte, rapporte-t-on, Joëlle Milquet était très énervée. C’est la première fois qu’on nous claque la porte au nez de la sorte ! Manque de respect !".
Philippe Moureaux (PS), Marcel Cheron, Christos Doulkeridis et Joëlle Milquet étaient notamment présents à cette réunion du côté des francophones. Et ils ont sèchement répondu "à l’intransigeance flamande" en coupant court à la discussion. "Ce n’est pas catastrophique, on a pris le temps de regarder les prolongations du match d’Anderlecht", tempère un francophone. Côté flamand, le parlementaire Ben Weyts représentait la N-VA. Steven Vanckere et Eric Van Rompuy siégeaient pour le CD&V dans cette réunion technico-politique.
La journée avait pourtant bien débuté. Ce n’était pas l’Alpe d’Huez ni même le Ventoux, mais le grimpeur Di Rupo a franchi un col de moyenne catégorie mardi soir alors qu’il actait un accord sur 12 principes devant régir la révision de la loi de financement. Cet accord - uniquement verbal - a été forgé durant l’après-midi par les présidents de parti des sept formations politiques qui négocient une réforme de l’Etat (PS, Ecolo, CDH, N-VA, CD&V, SP.A, Groen !). Il n’a été possible qu’après un long entretien en tête-à-tête entre Elio Di Rupo et Bart De Wever, sur le temps de midi...
Voici les principes sur lesquels un accord a été acté pour réviser la loi de financement :
- Assurer la viabilité à long terme de l’Etat fédéral;
- Maintenir des mécanismes de solidarité;
- Maintenir la progressivité de l’impôt;
- Eviter la concurrence fiscale entre entités;
- Ne pas appauvrir les différentes entités;
- Créer un statut spécifique pour Bruxelles (tenir compte de l’évolution démographique et sociologique...);
- Prendre en compte le critère de la population et du nombre des élèves;
- Fournir des efforts pour assainir les finances publiques;
- Aller vers plus d’autonomie financière des Régions;
- Renforcer la responsabilisation des entités fédérées (plus grande autonomie fiscale et une plus grande marge pour leurs revenus propres). L’IPP n’est qu’un paramètre parmi d’autres (taux d’emploi...);
- Examen des effets pervers éventuels avant toute mise en œuvre d’un nouveau modèle.
C’est donc ici que les choses sérieuses commencent, puisque 7 experts ont été désignés par les partis pour mettre concrètement en musique ces principes très larges... "Bonne chance, s’amuse un négociateur, on est parti pour des semaines d’empoignade, si pas des mois, on ne peut pas construire grand-chose à partir de principes uniquement." L’accord est si vague que tant les francophones que les flamands pouvaient, mardi soir, sortir triomphalement. "On ne va pas le crier trop fort, s’esclaffait un francophone, mais franchement, nous avons bien joué le coup : toutes nos balises et nos clauses de sauvegarde sont présentes. C’est un exploit." Tandis que côté flamand, on se félicitait : "C’est très bon. Les francophones acceptent ce qu’ils ont toujours refusé : revoir en profondeur la loi de financement. Il est temps de se responsabiliser et d’accepter que les Régions aient autre chose que de l’argent de poche. Nous sommes des adultes."
A voir désormais comment le préformateur va pouvoir rattrapper le fiasco de mardi soir. Elio Di Rupo peut-il encore raccomoder les fils d’une négociation sur Bruxelles-Hal-Vilvorde qui apparaît si pas désespérée, à tout le moins fort mal embarquée. Réponse ce mercredi...
Reprise des travaux sur BHV après une soirée crispée La réunion thématique consacrée à l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde et à Bruxelles a repris mercredi matin. Une plénière est prévu dans l'après-midi, sur les mêmes thèmes, ainsi qu'un groupe de travail sur la justice. Le dossier de BHV a été abordé mardi soir, dans une ambiance crispée, ont confié mercredi plusieurs sources proches des négociateurs. "C'est le début et c'est toujours la phase la plus difficile: le choc des idées provoque des étincelles", a expliqué l'une d'entre elles. Les partis flamands ont jugé les compensations demandées par les francophones exagérées et du côté des partis francophones, certains avaient le sentiment de n'être pas respectés. L'information a circulé mercredi matin que les francophones avaient même quitté la table. Confirmée dans un premier temps, elle a ensuite été démentie par plusieurs sources. La réunion était prévue jusqu'à 23h00; il était 23h30 et les négociateurs ont préféré en rester là.