Van Quickenborne : "La grève ne servira à rien "
Le vice-Premier ministre VLD estime que la grève donnera une mauvaise image de la Belgique. Car la concertation a bien lieu et elle va aboutir. Entretien avec le ministre des Pensions.
- Publié le 28-01-2012 à 04h19
- Mis à jour le 28-01-2012 à 08h38
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Entretien Le vice-Premier ministre et ministre des Pensions, Vincent Van Quickenborne (Open VLD), a fait le déplacement à Davos où il a assisté, ces deux derniers jours, au Forum économique mondial. Est-ce là qu’il puise ses idées pour gérer son département des Pensions ? Nous l’avons interrogé entre deux exposés.
Quelle belle idée allez-vous nous ramener de Davos ? Comment mieux organiser la concertation avec les partenaires sociaux ?
La concertation a lieu quasiment tous les jours depuis le 2 janvier Ma présence à Davos est importante. Davos est un des plus importants meetings entre hommes politiques, économistes, entrepreneurs et responsables d’organisations non gouvernementales. C’est ici que l’on discute de l’avenir économique durable de la planète après la crise que l’on a connue. Notre voix, celle de la Belgique, doit être entendue. J’ai pu ainsi rencontrer des Chinois, potentiellement intéressés par des investissements importants dans notre pays. J’ai aussi eu des entretiens avec le "chief executive officer" de Thaï Airways, qui a ouvert une ligne Bruxelles-Bangkok, une ligne qui a encore beaucoup de potentiel. Je dois également rencontrer ce samedi Olli Rehn, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires.
Ah... Vous allez devoir le rassurer quant à la position de la Belgique après les critiques cinglantes de Paul Magnette à l’égard de la Commission européenne… ?
Je vais lui répéter, bien évidemment, que nous respecterons nos engagements européens sur le plan budgétaire parce que la Belgique en a besoin. Il faut rétablir au plus tôt l’équilibre budgétaire et le déficit ne doit pas dépasser, cette année, les 3 % du produit intérieur brut. C’est ce qui est prévu et c’est ce que nous ferons.
Il y a une grève générale ce lundi 30 janvier en Belgique. Cela n’était plus arrivé depuis 1993. Pour justifier leur action, les syndicats pointent le manque de concertation du gouvernement et de votre cabinet en particulier. Vous sentez-vous responsable de cette grève ?
Si j’avais eu plus de temps fin décembre 2011, j’aurais sans doute agi différemment. Mais tout est allé très vite. Le 22 décembre, il y avait déjà une grève de la fonction publique. Depuis le 2 janvier, la concertation a lieu de manière optimale avec les syndicats, du secteur public et du secteur privé. Et je peux vous dire qu’on est tout près de conclure un compromis avec le secteur privé. Je ne vois donc pas pourquoi ils organisent une grève avec le secteur public. Je ne comprends pas pourquoi ce secteur s’associe à la grève. La grève était dirigée contre le gouvernement. Mais je constate aujourd’hui que c’est la grève elle-même qui est devenue l’objet du débat et non plus les réformes du gouvernement.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que la grande majorité des gens accepte nos réformes : elles ne sont pas "révolutionnaires" mais bien "évolutionnaires". On n’augmente pas l’âge légal de la pension, on demande juste aux gens de travailler plus longtemps.
A quoi servira cette grève ?
A rien. Moi, je continuerai la concertation. La grève coûtera très cher au pays. D’abord en termes financiers. Mais cette grève va aussi, surtout, porter un coup à la réputation de la Belgique. Cette grève aura lieu le jour du sommet européen sur la croissance et l’emploi. Et ce que l’on fait avec une grève, c’est justement l’inverse, c’est porter atteinte à la croissance et à l’emploi.