PS et MR : larrons en foire ou alliance contre-nature?

Ce bras de fer entre socialistes et libéraux est-il réel ou de façade ? Est-il destiné à se renforcer mutuellement et au final, à se retrouver dans une prochaine coalition ?

V.d.W.
PS et MR : larrons en foire ou alliance contre-nature?
©Montage lalibre.be

Ce bras de fer entre socialistes et libéraux est-il réel ou de façade ? Est-il destiné à se renforcer mutuellement et au final, à se retrouver dans une prochaine coalition ? Car on le voit bien, les musculations permettent tant à Paul Magnette d’asseoir son autorité qu’à Charles Michel de confirmer la sienne. En même temps, les deux hommes se battent sur le terrain de l’idéologie. Alors tactique ou pas ?

Sur un plan idéologique et pour reprendre la célèbre sentence de Laurette Onkelinx, rassembler PS et MR dans une même équipe, c’est "une alliance contre-nature". "Mais, tempère aussitôt un socialiste pragmatique, il faut reconnaître que PS-MR, cela fonctionne. Et rien ne dit que cela ne peut pas continuer à fonctionner un certain temps encore." Car il faut le reconnaître : au quotidien, libéraux, socialistes et humanistes travaillent et appliquent, au jour le jour, les décisions contenues dans l’accord de gouvernement. Cela ne fonctionne donc pas si mal, même si, de temps à autre, on les entend maugréer les uns contre les autres. Les socialistes soupirent parce que les libéraux refusent de taxer les revenus du capital, les plus-values, et rejettent l’idée d’un impôt minimum pour les entreprises. Les libéraux vouent les socialistes aux gémonies parce qu’ils seraient, in fine, les vrais conservateurs du système, collectionnant les tabous.

Et les humanistes dans tout cela ? Ils reprochent aux uns et aux autres de se perdre dans ces querelles stériles. Certains pensent d’ailleurs que c’est bien parce qu’il y a trois sensibilités - et non deux - que les choses fonctionnent. Et de rappeler que si l’arc-en-ciel avait plutôt bien fonctionné entre 1999 et 2003 (PS, MR, Ecolo), les membres de la coalition violette qui avait suivi (PS et MR, sans Ecolo) avaient passé leur temps à s’entre-déchirer. Les chiens et les chats auraient donc besoin de souris pour s’entendre Parenthèse : Paul Magnette affirme que le gouvernement est "centre-centre". Mais quand il reproche aux libéraux de ne pas vouloir "taxer les riches", il reconnaît implicitement que la balance penche un peu plus à droite

Ce n’est donc pas parce qu’ils se querellent, qu’ils se détestent. Et même quand ils se détestent, ils sont capables de préparer des alliances futures. N’est-ce pas ce qu’avait affirmé Didier Reynders, à propos des coalitions après 2014 : "On doit avoir des forces capables d’engager leur Région. Côté francophone, il y a deux formations politiques qui sont en opposition sur beaucoup de sujets mais qui ont une vraie capacité de s’engager : c’est le MR et le PS." Même si l’analyse consistait à éviter une mise à l’écart à Bruxelles, elle pourrait très bien s’appliquer aux futures majorités régionales et fédérales.


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